De la qualité de l’enseignement, il n’a pas été question!


Ainsi donc, une majorité de rechange s’est formée, en commission du Parlement de la Communauté française de Belgique (désolé, je conserve l’appellation officielle), pour rendre aux étudiant(e)s universitaires la possibilité de reporter, éventuellement jusqu’en fin de Masters, des cours dont ils (elles) n’auraient pas présenté l’examen au cours de leurs années de baccalauréat.

Je ne reviendrai pas sur les accusations politiciennes qui se sont échangées de gauche à droite, si ce n’est pour noter que la fièvre électorale s’est déjà emparée des partis associés, ou plutôt dissociés désormais, dans la majorité politique qui a constitué un gouvernement communautaire français.

Il y a toutefois des affirmations trompeuses qu’il appartient de démentir. Ainsi, quand Ecolo et le PS disent qu’ils n’avaient pas besoin du PTB pour faire passer cette réforme en commission, ils mentent par omission. Car en séance plénière, ils auront effectivement besoin des voix du parti populiste d’extrême-gauche pour faire passer cette réforme. Et qu’on le veuille ou non, ainsi que l’a démontré le journal qui, jadis, m’employait et ne me rémunérait pas assez à mon goût (expression humoristique et éculée), c’est bien le PTB qui avait été le premier à introduire une proposition de réforme du fameux «Décret Paysage», aiguillonné par la Fédération des Étudiants Francophones (FEF), dont les chiffres apocalyptiques sur le nombre d’étudiant(e)s qui risqu(ai)ent de perdre leur financement n’avaient aucune base sérieuse.

Ce qui est frappant, au cours de tout ce débat, c’est que la voix des autorités académiques a été ignorées, et surtout, qu’à aucun moment, le problème de la qualité de l’enseignement ne s’est posé!

À qui doit aller le bonnet d’âne dans cet épisode?

Et là, qu’on le veuille ou non, la situation de l’enseignement francophone est de plus en plus préoccupante, puisque, au fil des années, sa place se dégrade dans les classements internationaux, dont on peut contester les critères, mais qui fixent néanmoins un point de comparaison intéressant.

La réforme que la majorité de rechange au Parlement de la Communauté française se prépare à adopter ne va pas améliorer les choses. D’autant qu’elle succède à une série de mesure, comme l’interdiction du redoublement au niveau primaire, qui contribuent déjà à une forme de nivellement par le bas!

À tout le moins doit-on reconnaître chez le coprésident d’Ecolo, Jean-Marc Nollet, une forme de cohérence: quand il était jadis ministre de l’Enseignement fondamental, il s’était montré partisan acharné de l’interdiction des devoirs à domicile pour les chères petites têtes blondes…

Le résultat de tout cela: il y a plus de deux décennies, déjà, le recteur de l’université de Liège tirait la sonnette d’alarme, en signalant que, même dans les filières scientifiques, des étudiant(e)s ne comprenaient pas le contenu de questions d’examen, pourtant rédigées dans un français très clair.

Jadis, alors que l’obligation scolaire ne portait que jusqu’à 14 ans, l’honneur des institutrices et des instituteurs était de faire sortir du cycle primaire un maximum d’élèves capables de lire, d’écrire sans fautes, et de calculer correctement.

Naguère, des étudiant(e)s universitaires, bénéficiaires de bourses d’étude, ne pouvaient répéter une année qu’une seule fois, au risque de perdre ce soutien financier indispensable pour des familles d’origine modeste, ouvrière et paysanne. La réussite de ces étudiant(e)s a fait le bonheur de nombreux parents, heureux de voir que leurs rejetons auraient ainsi une vie plus aisée que la leur…

Le système précédant le décret paysage permettait aussi à des étudiant(e)s dont le parcours universitaires s’achevait au bout de deux ans, de passer par une haute école, et, à la sortie de ce cursus, d’éventuellement reprendre avec un succès un Master universitaire, fort(e)s de deux années de maturité supplémentaire.

Aujourd’hui, tout semble fait pour écarter toute difficulté du parcours des élèves, des ados et des étudiant(e)s. On craint déjà pour le prochain classement international de nos université!

Les journalistes responsables de la montée ou non de l’extrême-droite? Un peu courte, l’analyse!


Pour Jean-Marc Nollet, l’absence de l’extrême-droite en Wallonie serait le résultat du «silence médiatique» à son propos!

Le coprésident d’Ecolo, Jean-Marc Nollet, était présent sur La Première, ce matin, comme dans les colonnes de divers journaux, dont celui qui m’a employé pendant de nombreuses années sans jamais me rémunérer à mon goût (lol). Et, en radio, il a osé féliciter son interlocuteur sur le «cordon médiatique» qui, selon lui, préserve la Wallonie de la déferlante d’extrême-droite qui fait rage en Europe depuis des mois, et dont le dernier avatar a fait une percée désolante au Portugal, en demi-siècle après la révolution des œillets qui a mis fin à la dictature salazariste.

Il est vrai que l’extrême-droite n’a pas droit au chapitre dans les médias francophones… pour la bonne et simple raison qu’elle est pratiquement inexistante sur le plan politique!

Pourquoi l’extrême-droite «n’accroche»-t-elle pas en Wallonie? Différentes formes d’explications ont déjà été avancées ces dernières années, dont la principale est l’absence de «nationalisme wallon».

Si le contentieux fouronnais, dans les années 1980, le slogan flamingant «Plus un franc flamand pour l’acier wallon»; ou l’émergence progressive du pouvoir wallon ont pu créer un sentiment wallon, les Wallons sont plus particularistes que nationalistes. Avant d’être Wallon(ne), on est Liégeois(e); Borain(e); Luxembourgeois(e); Namurois(e); Condruzien(ne); Hesbignon(ne); Carolorégien(ne); et autres identités plus locales.

Autre élément d’explication: l’extrême-droite wallonne n’a jamais été entraînée par un(e) leader d’envergure. Au contraire, les diverses mouvances d’extrême-droite, portées par des responsables falots, ont plus passé leur temps à se chamailler entre elles qu’à forger un programme nauséabond, du type de ceux de la Lega en Italie; de l’Afd (Alternativ für Deutschand) Outre-Rhin; du Rassemblement national en France; ou du Vlaams Belang en Flandre, qu’on annonce premier parti au nord du pays au lendemain des scrutins du 9 juin prochain. Au point que le Front national français, mué depuis lors en Rassemblement national, avait fini par interdire au Front national belge l’utilisation de son nom et de son symbole, la flamme tricolore, rouge-jaune-noir en Belgique, sur le modèle de la bleu-blanc-rouge française.

Rendre les journalistes responsables de l’émergence et de l’essor de mouvements d’extrême-droite n’est pas nouveau, en Belgique francophone. Il y a une trentaine d’années déjà, Louis Michel, alors président des libéraux francophones, avait déjà avancé pareille explication. Ce qui m’avait déjà poussé, alors en tant que président des journalistes belges et francophones, à protester.

Les journalistes français(e)s auraient-ils (elles) rempli leur devoir d’informer s’ils (si elles) avaient refusé la parole à Marine Le Pen avant le deuxième tour de la dernière élection présidentielle?

Même si une chaîne comme CNews, en France, est réputée «rouler pour» l’extrême-droite, dont elle relaie complaisamment les points de vue, oserait-on dire que les journalistes français, dans leur ensemble, sont des suppôts de l’extrême-droite, parce qu’ils invitent périodiquement des responsables politiques du Rassemblement national à s’exprimer? N’auraient-ils pas rempli leur mission d’information, quand Marine Le Pen s’est retrouvée au deuxième tour de l’élection présidentielle, face au (futur) président Macron, s’ils ne lui pas octroyé le même temps de parole?

De la même manière, les journalistes néerlandophones de Belgique peuvent-ils se permettre de ne jamais parler du Vlaams Belang, alors que la percée de ce parti s’annonce irrésistible, au point de le placer en tête au lendemain du 9 juin?

Dans le même temps, s’indigne-t-on en Wallonie de l’espace accordé au PTB (Parti du Travail de Belgique)? Même si l’extrême-gauche et l’extrême-droite ne peuvent sûrement pas être placée sur un pied d’égalité, en fonction des «valeurs» qu’elles défendent respectivement.

De toute manière, il y a belle lurette que les journalistes, tout en refusant toute responsabilité dans l’émergence et le progrès des mouvements d’extrême-droite, ont réfléchi à la manière de les aborder, en décortiquant leur programme et en révélant ce qu’ils ne veulent parfois pas dire.

Mais au fait, cette attitude journalistique ne doit-elle pas s’appliquer à l’ensemble des partis politiques, spécialement en période électorale? Quand Jean-Marc Nollet, ce matin, annonçait «plus de trains ponctuels» ou «quatre mille kilomètres de pistes cyclables en Wallonie» si Ecolo revient au pouvoir après le 9 juin, on aurait pu lui rappeler que le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet, est le vice-Premier ministre… écolo du gouvernement dirigé par Alexander De Croo. Et qu’en Wallonie, le ministre écolo de l’Énergie et du Climat, Philippe Henry, est responsable entre autres du large sous-équipement de la Région en matière de bornes de recharge des voitures électriques.

On aurait pu aussi interroger Jean-Marc Nollet sur sa présence depuis trente ans dans le landerneau politique, alors qu’Ecolo, en principe, milite pour la limitation du nombre de mandats: l’incohérence politique, plus que le silence médiatique, est une des composantes du lit de l’extrême-droite…

Dans le monde bancaire, les vaches courent en liberté


Dorénavant, le panneau de BNP Paribas Fortis côtoie celui de BPost sur les bureaux postaux

Deux visites dans un bureau de BPost, ces deux dernières semaines, pour des opérations banales comme le dépôt d’un recommandé, ou l’achat de timbres, et à chaque fois, une file qui m’a obligé à patienter «un certain temps». Sans énervement, car le personnel postal était extrêmement aimable, et aidait de son mieux les anciens clients de la Banque de La Poste, aux prises avec les problèmes que leur posait le passage sous la bannière de la BNP Paribas Fortis, dont l’enseigne, désormais côtoie celle de BPost sur tous les bureaux du pays.

Les employé(e)s de BPost avaient bien du mérite, car leur formation à cette nouvelle fonction d’agents bancaires avait été expéditive. «C’est comme si on nous avait appris à faire du vélo sans vélo» avait confié l’un d’entre eux.

Lors de mes deux visites, l’accueil que j’ai reçu a été extrêmement positif, dans la mesure où les opérations que je requérais étaient strictement postales, et pas d’une complexité extrême.

Le passage de la Banque de La Poste à BNP Paribas Fortis interpelle néanmoins sur plusieurs points.

D’abord parce que, même s’ils (elles) ne sont pas forcément les plus nombreux(ses), les client(e)s de la Banque de La Poste, qui l’avaient choisie parce qu’elle était une banque publique, se sont retrouvé(e)s du jour au lendemain client(e)s d’une banque privée française, sans avoir le choix de réagir. Bien sûr, il leur était loisible de changer d’organisme bancaire, mais au prix de démarches qui ne les tentaient sans doute pas forcément.

Ensuite parce que, son réseau s’étant ainsi considérablement étoffé, on peut supposer que BNP Paribas Fortis va poursuivre sa politique, qui n’est pas la seule du secteur bancaire, de fermeture d’agences, et de licenciements de personnel, qui lui coûte par définition beaucoup plus cher que le personnel de La Poste, qu’elle ne rémunère pas.

Enfin, et ce n’est pas le moindre paradoxe, parce que, tandis que les agents de BPost se muent ainsi en agents bancaires, de nombreux(ses) employé(e)s de moyennes surfaces, où sont implantés des «Points Poste» ajoutent à longueur de journée un travail… d’employé(e) de BPost à leur boulot de caissier(e) ou de réassortisseur(se). Sans être rémunéré, on le suppose, pour ce travail additionnel. Une situation où on se dit qu’on marche décidément sur la tête!

Selon un vieux dicton campagnard, si chacun est à sa place, les vaches seront bien gardées. Dans le secteur bancaire, manifestement, les vaches commencent à courir en liberté…

C’était le temps où tout le monde pouvait aller admirer Beckenbauer, Maier, Müller et les autres


Le décès de Franz Beckenbauer, le 7 janvier dernier, a été largement commenté dans la presse. On a tout dit du «Kaiser», de sa performance comme joueur de club puis comme entraîneur vainqueurs tous deux de la Coupe d’Europe des clubs champions, comme on disait à l’époque. De son élégance dans son rôle de libero du Bayern de Munich et de l’équipe nationale allemande, championne du monde chez elle, et à Munich par surcroît, en 1974, face à l’armade hollandaise apparemment invincible emmenée par Johan Cruyff, lui aussi disparu.

Personnellement, cela m’a rappelé la soirée du 15 mai 1974, au stade du Heysel, qui ne s’appelait pas alors encore le stade Roi Baudouin. C’est là que se retrouvaient face à face le Bayern, qui paraissait irrésistible avec notamment son «Bomber», Gerd Müller, la terreur des défenses, face à l’Atletico Madrid, qui atteignait, sauf erreur de ma part, pour la première fois la finale de la coupe «aux grandes oreilles» que son rival madrilène, le Real, avait déjà ramenée quelques fois dans la capitale espagnole.

Pourquoi ce souvenir? Parce que, jeune étudiant, j’étais dans une tribune où supporters bavarois et madrilènes se côtoyaient, se chambraient, mais où nulle agressivité ne transpirait.

Si j’avais pu assister à cette rencontre, et enfin voir de mes yeux les vedettes bavaroises que je n’avais jamais suivie jusque-là que sur le petit écran, c’est forcément parce que le prix des places, pour cette finale, était accessible même pour l’étudiant désargenté que j’étais alors. Peut-être avais-je dû épargner quelque temps pour m’offrir le ticket d’entrée, mais l’épreuve, manifestement, n’avait pas été trop dure à digérer.

Autre circonstance, inimaginable aujourd’hui: j’avais pu acheter mon billet aux guichets du Heysel, sans devoir déclarer si j’étais un supporter du Bayern ou de l’Atletico. Quand bien même j’avais bricolé un petit blason, attaché à mon blouson, dans lequel le supporter du RFC Liégeois que je suis toujours, saluait le Bayern de Munich…

Comme d’autres, j’attendais le rouleau compresseur bavarois… qui ne s’est pas mis en marche ce soir-là. Pire, au terme d’un 0-0 enregistré à la fin des 90 minutes (sans que je ne pense à dire à l’époque qu’«un score inverse eût mieux reflété la physionomie de la partie» comme aime à le répéter un de mes vieux potes), et une première prolongation terminée sur le même score nul et vierge, un but de Luis Aragonès, le futur sélectionneur de la «Roja», inscrit à la 114eme minute, provoquait l’effondrement des supporters bavarois, tandis que les aficionados de l’Atletico sortaient leur gourde de vin et le faisaient couler de manière à la fois typique et abondante.

Le rush final des Bavarois semblait vain, tant la défense des Madrilènes tenait le coup. L’arbitre de la rencontre se préparait déjà à siffler les trois coups fatidiques, pour mettre fin à la partie, quand Hans-Georg Schwarzenbeck, alias Katsche, le stoppeur de l’équipe du Bayern, franchissait la ligne médiane, s’avançait, et, des 25 mètres, frappait comme un bœuf le ballon… qui pénétrait dans le but adverse au ras du montant.

J’ignore si Schwarzenbeck, soldat de l’ombre par excellence, dont la rigueur extrême a notamment aidé Franz Beckenbauer à jouer son rôle de libero offensif, a inscrit beaucoup de buts dans sa carrière. Mais celui-là, inscrit à Bruxelles, le 15 mai 1974, a sauvé son club de l’humiliaton!

Aujourd’hui, on s’en remettrait à la loterie des coups de réparation. Mais alors, le nombre de rencontres imposées aux grandes vedettes du ballon rond était beaucoup moins important qu’aujourd’hui. Et la finale… s’est rejouée le surlendemain.

Celle-là, hélas, je ne l’ai pas suivie dans les tribunes du stade, mais devant l’écran de la télévision. Et là, le Bayern s’est retrouvé pour écraser l’Atletico Madrid (4-0) et conquérir la première de ses trois coupes d’Europe des clubs champions.

Dans l’équipe du Bayern, championne d’Europe lors de son «replay» bruxellois, une majorité très large de joueurs allemands, et même bavarois…

Bien sûr, déjà à l’époque, les clubs les plus riches dominaient déjà la scène européenne. Mais il n’empêche, dans cette équipe du Bayern championne d’Europe, l’immense majorité des joueurs étaient allemands et même bavarois.

Aujourd’hui, la finance folle domine et corrompt le football européen et le football mondial. Il n’est plus possible au spectateur lambda d’acquérir un billet pour une finale de coupe d’Europe, encore moins d’aller acheter son ticket d’entrée aux guichets du stade. Et la condition sine qua non pour obtenir ce précieux sésame, c’est de déclarer quel club on soutient.

Par le principe même du ruissellement, les mêmes règles valent pour les compétitions belges, que ce soit en première, en seconde divisions (désolé d’utiliser ces termes vieillots, je me refuse à nommer les «parrains» de ces compétitions) et même dans les divisions inférieures.

Quant aux journalistes sportifs, un genre journalistique auquel j’ai goûté, il y a une quarantaine d’années, leur rôle se réduit de plus en faire-valoir, dès lors que le choix des joueurs qu’ils peuvent interviewer après les rencontres leur est désormais dicté par les clubs.

On a beau dire que la République est toujours plus belle sous l’Empire, on ne m’empêchera pas de penser que la dérive du football au plus haut niveau finira par tuer le football lui-même…

Pour les Congolais(e)s, l’avenir reste aussi sombre


La Commission électorale nationale indépendante (Céni) l’a proclamé: Félix Tshisekedi est reconduit dans sa fonction de président de la République Démocratique du Congo (RDC) sur un score sans appel de 73,34% des voix. Et comme par le passé, la communauté internationale entérinera ce résultat, malgré tous les questionnements qu’on doit se poser sur la régularité de ce scrutin. Trop heureuse de voir la transition du pouvoir s’efforcer pacifiquement dans le plus grand pays d’Afrique, un continent où, dans bien des pays, des coups d’État militaires, dont certains sont orientés par le groupe de mercenaires russes Wagner et par la Russie de Vladimir Poutine, ont interrompu le cycle démocratique.

Faut-il pour autant se satisfaire de ce scrutin chahuté?

La réponse est venue de la mission d’observation des Églises catholique et protestantes, qui a dit avoir «documenté de nombreux cas d’irrégularités, susceptibles d’affecter l’intégrité des résultats de différents scrutins en certains endroits».

Pour rappel, le 20 décembre dernier, les Congolaises et les Congolais étaient invité(e)s à élire leur président, leurs députés nationaux et provinciaux, et leurs conseillers locaux. En principe, le scrutin n’était prévu que ce jour-là, mais les nombreux problèmes qui ont surgi – comme ceux de bureaux de vote censés ouvrir leurs portes à 9 heures mais qui n’ont été accessibles qu’à 13 ou 14 heures, le temps d’installer des isoloirs et/ou des «machines à voter»- ont fait que les opérations de vote ont été étendues au 21 par la Céni, et ont duré plusieurs jours dans certaines régions. Faisant naître le soupçon de manipulations, comme celles qui ont permis à Félix Tshisekedi d’être élu à la présidence en décembre 2018, au détriment de Martin Fayulu, considéré par de nombreux observateurs comme le véritable vainqueur du scrutin présidentiel.

Un succès électoral incontestable, pour Félix Tshisekedi?

Martin Fayulu était à nouveau en piste cette année, et il est crédité de 5,33% des suffrages, derrière Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga, qui aurait bénéficié de 18,08% des voix. L’ancien Premier ministre, Adophe Muzito, aurait obtenu, lui 1,12%, et la vingtaine d’autres candidats, dont le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, n’aurait pas franchi le seuil de 1% des suffrages.

Selon la Céni, 43% des inscrits auraient pris part au scrutin.

Ce dernier chiffre, et le système d’élection présidentielle à un seul tour, qui couronne le candidat arrivé en tête, suffiraient pas, dans de nombreux pays, pour invalider ce mode de scrutin et à postuler, au moins, un deuxième tour opposant les deux candidat(e)s arrivé(e)s en tête au premier tour.

Et l’exigence d’une participation d’au moins 50% des citoyen(ne)s à l’élection.

Au-delà de ces considérations politiques, la question qui se pose est de savoir si la réélection de Félix Tshisekedi pour son second mandat présidentiel, va améliorer un tant soit peu la situation des Congolaises et des Congolais, dont l’état de pauvreté dans un pays aussi riche de son sol et de son sous-sol est un authentique scandale.

Si point n’est nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer, comme l’aurait décrété Guillaume le Taciturne, il faut bien constater que sur base de son bilan de président sortant, on ne peut guère attendre de résultat de Félix Tshisekedi.

Pour la population congolaise, l’urgence règne depuis longtemps…

On inscrira à son crédit l’effort pour amener tous les enfants gratuitement à l’école primaire. Mais pour le reste, sa lutte contre la corruption, matérialisée par la condamnation de son allié de 2018, Vital Kamerhe, réhabilité ensuite, n’a débouché sur rien de concret. Et la promesse de rétablir la paix dans l’est de la RDC est démentie chaque jour par les morts qui s’y accumulent, et la persistance de groupes de guérillas armés qui font peser leur dictature sur des populations affamées.

Quant à l’exploitation, essentiellement chinoise et rwandaise, des ressources minières du pays, elle se poursuit de manière éhontée.

Si Félix Tshisekedi avait suscité de grands espoirs, il y a cinq ans, tant en raison du nom qu’il portait que de sa réputation d’opposant à la dictature de Mobutu puis au règne sans partage de Joseph Kabila, le désenchantement est survenu. Il s’est notamment matérialisé par la très faible participation au scrutin du 20 décembre, et des jours suivants.

On n’ose espérer que les choses changent fondamentalement. À moins que dans certaines administrations locales ou provinciales se retrouvent des élu(e)s pénétré(e)s du bien public, et qui, d’ici à quelques années, pourraient accéder à des fonctions plus importantes. Pour construire une vraie démocratie à partir de la base.

Le drame, pour la population congolaise, c’est que l’urgence se fait sentir depuis longtemps…

La «Thatchereke» flamande joue cavalière seule…


On croyait le gouvernement flamand sorti de l’impasse sur les rejets d’azote imputés à l’agriculture, grâce à l’accord arraché aux forceps il y a quelques semaines, cela ne pouvait suffire à la ministre flamande de l’Environnement: Zuhal Demir (N-VA) a convoqué en fin de semaine dernière une conférence de presse où les questions des journalistes étaient interdites (!), et où elle a annoncé des directives ministérielles qui ignorent les dérogations forgées pour les agriculteurs flamands qu’elle avait pourtant concédées.

La ministre flamingante limbourgeoise a évidemment suscité la colère de son collègue de l’Agriculture, Jo Brouns (CD&V), qu’on accuse d’ignorer, dans la défense du secteur agricole, qu’il est aussi ministre de l’Économie, de l’Économie sociale, de l’Innovation, et du Travail. Mais elle a aussi provoqué l’étonnement du vice-ministre-président libéral, Bart Somers, qui s’est efforcé, mais en vain jusqu’à présent, de ramener l’église au milieu du village.

Dans ce bras-de-fer limbourgeois entre deux de ses ministres, le ministre-président, Jan Jambon, est resté étrangement silencieux jusqu’à ce que, en réponse à des interpellation au Vlaams Parlement, il annonce que le projet de décret, résultant de l’accord forgé il y a quelques semaines, est toujours à l’étude. Mais qu’il n’est pas encore concrétisé… parce qu’aucune société ne s’est présentée pour mener l’étude d’impact de l’agriculture préalable.

L’excuse est grosse et est mal passée. Et Zuhal Demir n’est pas sortie indemne de l’aventure. Car les commentateurs n’ont pas manqué de souligner qu’une directive ministérielle n’a pas force de loi, et ne va pas apporter la clarification attendue par les agriculteurs flamands. «C’est tout juste un peu plus que rien» a décoché une analyste, dans l’émission de débat de la deuxième chaîne flamande, Ter Zake.

Celle qui se dit la «Thatcher flamande» reste loin de son modèle!

Rik van Cauwelaert, vétéran de la presse politique flamande, n’a pas été tendre non plus pour celle qui aime se comparer à Margaret Thatcher, mais n’a pas l’envergure de la défunte Première ministre britannique. «Quand on veut passer en force, il faut être sûr de réussir», a-t-il rappelé. Zuhal Demir est loin du compte.

Surtout, le commentateur a relevé que l’ambitieuse ministre cible l’agriculture… mais néglige le secteur industriel, et notamment le secteur chimique, qui, autour d’Anvers, rejette énormément d’azote dans l’atmosphère…

«En Frise, la diminution du nombre de vaches s’est accompagnée d’une augmentation des rejets d’azote» a-t-il signalé. Et on sait que chez nos voisins néerlandais, la rébellion agricole a donné lieu à la création d’un parti agrarien, dont le succès aux élections locales a fait éclater la coalition gouvernementale, et emporté le Premier ministre, Mark Rutte, au pouvoir depuis quatorze ans, qui ne se représentera plus.

Pas de cela en Flandre: le gouvernement flamand ne peut être renversé que si une coalition différente peut prendre sa place (c’est le cas en Wallonie aussi), et l’équipe Jambon restera en place jusqu’à l’an prochain.

Ce gouvernement, notait Yves Lambrix, dans son éditorial du jour dans le Belang van Limburg, s’est surtout illustré par son «incapacité à régler le problème de la prime enfance et des centres d’accueil; de combler le retard dans la construction de logements sociaux; de faire évaluer le paquebot de l’enseignement dans une autre direction; ou de concrétiser son plan de relance intitulé « Résilience flamande »…».

«Pour masquer leur impuissance, les excellences N-VA tirent à boulets rouges sur le gouvernement fédéral Vivaldi. Qui lui aussi échoue dans ses grandes réformes. Mais on peut en dire autant de Jambon I. Ce dernier a dégradé le « ce que nous faisons nous-mêmes, nous le faisons mieux », et « plus de compétences pour la Flandre » en « tubes » usés. Non, ce gouvernement flamand n’est en rien meilleur que le gouvernement fédéral», conclut Yves Hendrix.

Nous n’aurions pu mieux dire!

Un coin limbourgeois dans le «canon flamand»


Quand il n’oublie pas la commune de Fourons, le Belang van Limburg joue le rôle de porte-parole de sa province. Et en vertu du principe selon lequel «qui aime bien châtie bien», il n’hésite pas à fustiger l’autorité flamande quand elle ne respecte pas, à ses yeux, la spécificité du Limbourg.

Nous avons déjà évoqué dans ce blog, la critique du «canon flamand», ce récit historique à visée nationaliste, voulu par le ministre-président flamand, Jan Jambon, et son ministre de l’Enseignement, Ben Weyts, lui aussi N-VA.

Des historiens flamands réputés ont fait part de leur désaccord avec cette manière d’écrire, ou de réécrire l’Histoire.

Le Belang van Limburg, lui, a dénoncé le fait que ce «canon flamand» résumait trop à ses yeux l’histoire du comté de Flandre, et un peu du duché de Brabant et du marquisat d’Anvers. Un peu à la manière dont Henri Pirenne, à la fin du XIXeme siècle, avait écrit l’histoire de… Belgique, négligeant la Wallonie. D’où le cri de Jules Destrée, dans sa Lettre au Roi, de 1912, «Ils nous ont volé notre histoire».

Le quotidien de Hasselt dénonçait le même oubli pour la province de Limbourg, dont il rappelait qu’à l’époque, les territoires qui le composent, essentiellement le comté de Looz, faisait partie de la principauté de Liège.

Le Belang van Limburg en remet une couche pour l’instant, en publiant une série d’été sur l’histoire du Limbourg.

Ce vendredi, il rappelait ainsi que Louis-Erasme Surlet de Chockier a été le premier chef d’État de la Belgique, avant le choix de Léopold Ier.

Surlet de Chockier est largement tombé dans l’oubli depuis lors. Sauf à Gingelom, une petite commune du sud de la province, non loin de Saint-Trond, dont il était châtelain, et où son buste décore toujours la Maison communale.

La série est sur le point de prendre fin. Elle enfonce un coin dans le «canon flamand». Elle rappelle surtout que les faits sont têtus. Et que vouloir les plier à une humeur politique du moment est une démarche condamnée d’avance.

L’échevin disonais Delaval défenestré: sérieux dilemme pour le PS


L’absence de quorum requis lors du vote à bulletins secrets imposé à l’Union Socialiste Communale (USC) de Dison n’y a rien changé : la motion de défiance introduite par son propre parti contre l’échevin des Finances, Jean-Michel Delaval, a été approuvée par le groupe socialiste, rejoint bizarrement par un élu MR, moins évidemment le désormais ex-échevin lui-même. Ce dernier a plaidé sa cause en conseil er sur Facebook, mais il n’a pas fait de pli, et a repris sa place au sein du groupe socialiste, se disant toujours membre du parti. Fin de l’épisode? Pas si sûr…

On peut se réjouir de voir ainsi des élus voter en âme er conscience, en ignorant les mots d’ordre… ou les statuts de leur propre formation politique. Mais on s’étonne en même temps de voir des élu(e)s socialistes, par essence parmi les plus régenté(e)s par leur parti, s’éloigner ainsi du « rappel à la loi » que leur avait imposé la commission de vigilance du PS, après que la fédération verviétoise de l’ex-parti à la rose eut, comme expliqué ici, décidé courageusement de se débarrasser de la patate chaude.

L’ex-échevin n’a pas fait un pli, mais a annoncé un recours

L’ex-échevin Delaval a déjà annoncé un recours devant les instances du PS, qui vont se retrouver face à un terrible dilemme: vont-elles désavouer l’ensemble du groupe socialiste disonais (moins Jean-Michel Delaval) et notamment la bourgmeste, Véronique Bonni, à un peu plus d’un an du scrutin communal, ou bien va-t-il lui imposer un humiliant retour en arrière ?

Le sort de ce recours sera observé avec grand intérêt, même si la formation du président Paul Magnette se caractérise par une interprétation assez erratique de ses propres statuts. Faut-il rappeler ici l’exclusion de la bourgmestre de Verviers, Muriel Targnion, coupable d’avoir voulu démettre un président de CPAS, qui a ensuite été écarté, mais la confiance renouvelée à son collègue de Sambreville, Jean-Charles Luperto, pourtant définitivement condamné en justice? Ou la suspension immédiate du bourgmestre d’Anthisnes et député européen Marc Tarabella, cité et inculpé dans le «Qatargate», mais qui bénéficie toujours , comme tout accusé, de la présomption d’innocence?

Reste que désormais, la majorité disonaise est irrémédiablement divisée.

La défenestration de l’échevin Delaval, après celle de la présidente du CPAS, Dany Wérisse, et la démission de l’échevin Benoit Dantinne pourrait se révéler une victoire à la Pyrrhus pour la bourgmestre.

Celle-ci, qui se disait « attristée » au début de l’épisode, a sans doute révélé ses véritables intentions en se muant en authentique Fouquier-Tinville à l’égard de son ex-collègue, qui a par ailleurs des choses à se faire pardonner: https://www.vedia.be/www/video/info/politique/l-echevin-des-finances-de-dison-jean-michel-delaval-a-ete-limoge_111801.html

Véronique Bonni a ainsi (provisoirement?) écarté celui qui avait failli la priver de la tête de liste aux dernières élections communales et qui risquait de lui faire de l’ombre en octobre 2024. Son pari est risqué : elle pourrait dans un peu plus d’un an devenir la bourgmestre qui aura fait perdre au PS son emprise quasi-séculaire sur la politique disonaise..

Il est loin le temps où le PS(B) était «fort et uni, sterk en eensgezind»


C’est un temps dont seuls les plus de… soixante ans peuvent se souvenir: les plus jeunes doivent consulter les livres d’histoire politique de la Belgique. Afin de remonter au temps où le Parti Socialiste Belge (PSB) et son pendant flamand le BSP s’affichaient «fort et uni, sterk en eensgezind» comme le proclamait un slogan bien connu à l’époque.

Edmond Leburton et Jos Van Eynde, les coprésidents d’un PSB-BSP qui s’affichait alors «fort et uni». La photo est en noir et blanc, signe d’une solidarité lointaine…

Porté par des hommes comme Edmond Leburton et Jos Van Eynde, notamment, issus de l’après-Deuxième Guerre mondiale et encore pétris de l’idée de l’internationalisme de la solidarité socialiste, le PS qui était toujours B, a été, parmi les partis traditionnels de l’époque, celui qui a le plus longtemps résisté à la scission linguistique. PS et SP, puis sp-a puis Vooruit, ont suivi alors une évolution de plus en plus divergente. On se rappelle par exemple combien la gestion de certains ministres socialistes flamands de l’Intérieur, dont notamment Louis Tobback, a été contestée, côté francophone, dans le contentieux fouronnais.

Aujourd’hui, la solidarité que le président actuel du PS, Paul Magnette, avait semblé vouloir recréer avec son jeune alter ego flamand, Conner Rousseau, s’est complètement étiolée. Les dernières propositions du président de Vooruit, à propos de la limitation dans le temps des allocations de chômage ont ainsi été saluées par les… libéraux flamands, tout en s’attirant les foudres du PS francophone.

Cela dit, l’évolution du PS francophone n’a guère été plus brillante avec les «affaires» qui se sont succédé au fil du temps, de Liège à Charleroi, de Charleroi à Bruxelles et de Bruxelles à Liège, et dans des cités diverses, sans que, apparemment, il ne soit possible d’y mettre un terme définitif. Et avec des décisions à géométrie variable, comme il en a déjà été question sur ce blog.

Le PS verviétois a ainsi connu des remous graves, qui ont entraîné la paralysie de la gestion de la ville, et dont on n’est pas sûr qu’ils appartiennent désormais au passé: la lutte pour les places utiles, et peut-être le mayorat, risque à nouveau d’y être féroce l’an prochain.

Jean-Michel Delaval avait été mis en cause par ses «camarades» dès le lendemain du dernier scrutin communal

Dans la commune voisine de Dison, les duels sont plus feutrés. Mais, mine de rien, avec la menace de motion de défiance, venant de son propre parti, qui plane sur l’échevin des Finances, Jean-Michel Delaval, c’est la troisième défenestration qui risque de secouer ainsi l’équipe dirigée (?) par la bourgmestre, Véronique Bonni, qui a hérité de l’écharpe mayorale détenue pendant plusieurs décennies par Yvan Ylieff.

Le motif invoqué à l’appui de cette future (?) motion de méfiance est la réaction d’humeur de l’échevin Delaval, face à une citoyenne qui, selon lui, l’a accusé publiquement de faits de corruption. Mais on rappellera que l’échevin avait été sanctionné une première fois après qu’il se fut porté candidat à l’écharpe mayorale contre Véronique Bonni, avant la dernière élection communale. Pour le «récompenser» de l’avoir poussée dans ses derniers retranchements, on l’avait alors renvoyé, sur la liste du PS, à une place théoriquement non-éligible. Cela ne l’a pas empêché de faire sa rentrée au conseil communal: le reproche lui a alors été fait d’avoir mené une campagne… personnelle, et non de parti.

Repris dans le collège communal, il a hérité des Finances en 2020, après la démission de l’échevin titulaire, Benoît Dantinne dont les paroles, à l’époque, prennent un aspect quasi prémonitoire aujourd’hui. «Je me suis retrouvé dans un système qui avait beaucoup changé au fil des années, et où l’intérêt général et le bien commun ne sont plus à l’ordre du jour» expliquait-il à l’époque.

La réaction de Véronique Bonni à la démission de l’échevin Benoît Dantinne avait été assez lapidaire

«J’ai une autre manière de travailler; l’électeur a choisi, et je pense qu’il faut pouvoir s’adapter» répondait la bourgmestre à l’époque. Une bourgmestre qui, un an auparavant, avait exigé… et obtenu la démission de la présidente du CPAS, Dany Werisse, dans des circonstances qui n’ont jamais vraiment été explicitées. De simples imprécisions comptables, comme on l’a dit à l’époque? Son successeur à la présidence de l’instance sociale, Regis Decerf, s’est depuis lors illustré par une réplique peu appropriée à des victimes des inondations catastrophiques de juillet 2021. «S’il n’y a pas de questions, il n’y a pas de réponses» avait-il répondu à une personne qui l’interrogeait sur des démarches à suivre. Preuve, sans doute, qu’il n’y avait pas eu de démarche proactive, ou pas suffisamment proactive, du CPAS disonais?

Nous avons eu l’occasion de le vérifier récemment, quand l’échevin des Travaux, Stéphan Mullender, s’est retrouvé bien seul pour faire face à l’objection d’un riverain compétent d’une rue qui allait être en travaux, et qui lui expliquait que comme ces travaux étaient commandités par la Commune, c’est bien le collège communal, et lui en particulier, qui en assumait la responsabilité, et pas seulement l’entreprise chargée des opérations.

Les ennuis suscités aujourd’hui à l’échevin Delaval, qui conteste la légalité de la procédure, semblent le montrer: la quête des mandats est lancée au sein du PS disonais. Mais si Jean de la Fontaine a bien écrit que rien ne sert de courir, et qu’il faut partir à point, là, la course démarre peut-être un peu tôt. Car le scrutin communal n’est que pour octobre 2024. Et un PS divisé risque bien d’affronter, sur sa gauche, une liste PTB offensive à Dison. Les lendemains pourraient apporter quelques surprises…

La fédération verviétoise du PS désavouée par le comité de vigilance du parti!
Nouveaux rebondissements à Dison, où le comité de l'USC (Union Socialiste Communale) a anticipativement désigné le successeur de l'échevin Jean-Michel Delaval, qu'une motion de défiance attendait au prochain conseil communal. Le futur (?) échevin a pour particularité de n'avoir jamais pu décrocher une élection directe au sein de l'assemblée, au sein de laquelle il a remplacé le défunt Marc Tasquin au cours de la législature précédente, et, lors de la mandature actuelle, où il n'a fait sa rentrée qu'à la faveur de la démission de l'échevin Benoît Dantinne. Il serait donc sur le point de bénéficier d'une deuxième défenestration d'échevin... si ce n'est que la procédure lancée contre l'échevin des Finances disonais a été déclarée contraire aux statuts du PS par le comité de vigilance de l'ex-parti à la rose. 
C'était la thèse immédiatement défendue par l'échevin Delaval, qui s'était adressé à la fédération verviétoise du PS, dont on se demande à quoi elle sert, puisqu'elle n'a pas vu malice dans la manœuvre, se réfugiant derrière le Code wallon de la démocratie locale. Obstiné, le plaignant s'est adressé alors au comité de vigilance du PS, qui a décrété qu'il y avait un vice de forme: ce n'est pas le comité de l'USC qui pouvait prendre la décision; elle est du ressort de son assemblée générale. Et le vote ne peut s'y dérouler à mains levées (ce qui inhibe beaucoup de contestataires en puissance) mais doit s'exprimer par bulletins secrets. Autant dire que la majorité requise des deux-tiers de l'assemblée générale des socialistes disonais risque d'être fort agitée. Comme pour mieux souligner que, décidément, le temps où ce parti était «fort et uni, sterk en eensgezind» appartient désormais... à la préhistoire!

Pourquoi en faire autant sur le sacre de Charles III?


Le monde va s’arrêter, ce samedi, pour visionner le couronnement du roi du Royaume-Uni, Charles III. Le monde et en tout cas la Belgique, puisque la chaîne publique a d’ores et déjà annoncé que son journal télévisé de la mi-journée sera décalé de deux heures et demie, pour se dérouler en milieu d’après-midi!

Et tout ça pour quoi? Pour une cérémonie protocolaire et fastueuse qui ne nous concerne absolument pas, et qui, surtout, relève d’un autre temps, voire de temps anciens. Sans compter que les sommes dépensées pour ce couronnement, le plus cher de tous les temps, apparaissent singulièrement indécentes dans le contexte de crise internationale qui frappe le monde entier en général, et le Royaume-Uni en particulier.

La monarchie, en soi, apparaît de nos jours comme une forme de régime politique de plus en plus incongrue: la démocratie ne peut se satisfaire d’une transmission du pouvoir par simple hérédité, indépendante des qualités ou des défauts de la personne appelée à exercer la fonction suprême de chef(fe) de l’État, aussi symbolique soit-elle.

Ces défauts, quand ils existent, sont d’ailleurs rarement détaillés. Ils sont toujours noyés sous un torrent de propos sirupeux, largement répandus, et dont, cette semaine, on a déjà eu un aperçu notamment sur VivaCité où sévit un ersatz du défunt Léon Zitrone. On pensait pourtant que ce dernier était inégalable dans le genre. Et non, il est toujours possible de faire pire!

Pourtant, un certain nombre de pays européens ont conservé une forme monarchique. Alors que d’autres, républicains en principe, ont plutôt une forme de monarchie élective, aux pouvoirs nettement plus étendus que ceux des monarchies traditionnelles: il n’est nul besoin de voyager très loin pour en trouver une.

Cela n’efface pourtant pas les défauts inhérents à la forme monarchique du pouvoir. Car rares sont les monarchies à échapper aux critiques fondées. Comme celles qui visent l’ex-roi d’Espagne, Juan-Carlos, un temps célébré pour avoir sauvé une démocratie chancelante dans son pays, aujourd’hui exilé en Arabie Saoudite pour oublier ses turpitudes privées et échapper à d’éventuelles poursuites financières. On se souvient aussi de la condamnation du beau-frère (roturier) du roi actuel, Felipe, pour corruption.

En Norvège, c’est une princesse, Märtha-Louise, la sœur aînée du roi actuel, qui s’est entichée d’un pseudo-shaman états-unien, avant d’émigrer Outre-Atlantique avec ses enfants. Au Danemark, il était patent que le défunt prince consort d’origine française a connu une triste fin de vie, tant son existence lui était devenue insupportable. Et si, aux Pays-Bas, la famille royale semble plus ou moins vivre dans une certaine normalité, dans la mesure où celles et ceux qui ne sont pas appelés à régner trouvent normal de travailler, chez nous, les dernières révélations sur l’enfance et l’adolescence du prince Laurent ont rappelé, après l’épisode de Delphine de Saxe-Cobourg, ex-Boël, combien les relations au sein de la famille royale n’ont rien d’idyllique

Un couronnement d’un autre âge pour Charles III

Retour au Royaume-Uni d’où partiront ce samedi des tonnes de lieux communs: entre les fils de Charles III, la rupture est consommée. L’absence de l’épouse et des enfants de Harry (dont l’aîné fête son anniversaire ce samedi même) le démontrera de manière éclatante. On imagine qu’elle ne sera qu’à peine évoquée. Tandis que des couronnes de lauriers seront tressées autour de la « reine consort », jadis vilipendée…

On ne parle pas non plus d’Andrew, un des frères cadets de Charles III, qui n’a évité un procès pour viol de mineure aux États-Unis qu’au prix d’un coûteux accord financier. Il a été exclu de toute fonction officielle, à la suite de cet épisode fort peu glorieux. Mais il sera quand même de la fête…

Reste la question qui interroge ; pourquoi le monde entier s’arrêtera-t-il ce samedi? Pourquoi la chaîne publique belge reportera-t-elle son journal de la mi-journée de quelque deux heures et demie, quoi qu’il se passe chez nous ou dans le monde ? Parce que nous serions tous des Britanniques? Allons donc, c’était peut-être vrai en 1953, dans l’immédiat après-guerre, au moment du couronnement d’Elizabeth II.

Aujourd’hui, après le Brexit, avec des Écossais qui continuent à rêver d’indépendance, ce n’est plus du tout le cas. La course à l’audimat ne peut tout justifier!