Pourquoi pas des moyens publics urgents pour nettoyer les berges et les lits de la Hoëgne et de la Vesdre?


On ne soulignera jamais assez le dévouement des bénévoles qui, chaque semaine, répondent aux appels qui leur sont lancés, pour venir débarrasser les berges de la Hoëgne et de la Vesdre des multiples déchets qui y ont été déposés par les crues catastrophiques de la mi-juillet.

C’est un travail de fourmis qui a été ainsi entrepris, au point d’ailleurs, comme le révèle un reportage de Vedia, la télé régionale verviétoise, certain(e)s d’entre eux (elles) se sont ainsi surnommé(e)s «Les fourmis de la Hoëgne».

https://www.vedia.be/www/video/info/environnement/des-fourmis-sur-les-berges-de-la-hoy-gne-_106698.html

Si l’on peut, et qu’on doit, être admiratifs pour les bénévoles qui s’activent ainsi de semaine en semaine, il paraît évident que leurs efforts ne suffiront pas à débarrasser les rivières des nombreux débris qui encombrent non seulement leurs berges mais aussi leurs cours. On ne dénombre ainsi plus les arbres qui gisent au milieu de la Vesdre et qui, en cas de nouvelles pluies exceptionnelles, seront à nouveau déplacés et viendront éventuellement s’accumuler sous les tabliers de certains ponts, accentuant ainsi encore la montée des eaux.

Une question se pose aussi: les risques pris par ces bénévoles sont-ils couverts par leurs assurances familiales, ou des assurances collectives ont-elles été souscrites pour faire face à tout problème éventuel?

Ce qui interpelle surtout à ce stade, c’est le désintérêt apparent des pouvoirs publics pour ce problème.

Quels pouvoirs publics? Pas les communes concernées, bien entendu, dont les services techniques ont largement souffert des inondations qui ont frappé indifféremment infrastructures publiques et bâtiments privés. Les bourgmestres concerné(e)s ont suffisamment souligné la solitude dans laquelle ils avaient été laissés face à la catastrophe: aujourd’hui, ils et elles ne sont pas plus en mesure de prendre cet indispensable travail de curage à bras-le-corps.

En principe, la gestion des cours d’eau est du ressort de la Région wallonne: on devrait donc s’attendre à la voir s’activer pour curer, et approfondir le lit des rivières avant que les pluies hivernales ne forcent à remettre l’opération aux calendes grecques. On plaidera sans doute que le ministère wallon des Travaux est déjà lui-même absorbé par la remise en état de nombreuses voiries, et que le recours aux entreprises privées passe par une procédure d’appel d’offres, par définition plus longue, qui doit peut-être être engagée par les communes sinistrées elles-mêmes? En pareil cas, une procédure d’urgence ne pourrait-elle être définie pour permettre d’intervenir vite et bien?

Et puis si l’armée a été engagée avec succès pour apporter une aide d’urgence aux sinistrés, ne pourrait-elle pas, elle, mettre en œuvre des moyens pour parer au plus pressé? De la même manière, la Protection civile dispose de moyens techniques déployés au plus fort des catastrophes, mais qui sont ensuite stockés dans des hangars, en attendant les prochains événements dramatiques. Là aussi, cela ne ferait-il pas sens de dépêcher des hommes et du matériel, pour au moins enlever tout ce qui peut faire obstacle à l’écoulement naturel de l’eau?

Reste un détail compliqué, il est vrai: l’armée et la Protection civile dépendent du pouvoir fédéral, et celui-ci ne peut les engager sans être sûr que des contestations ne viendront pas le contrarier, ici venant du nord du pays…

La Hoëgne, la Vesdre, et les rivières en crue en juillet dernier resteront ainsi en l’état pour des semaines et des mois encore. On croise les doigts pour que l’hiver ne soit pas caractérisé par des chutes de neige ou des pluies abondantes. Sans quoi de nouveaux dégâts seront à déplorer…