L’Argentine méritoirement sacrée au terme d’un Mondial toujours contestable


La finale a sacré le meilleur joueur, Lionel Messi, qui inscrit ici son deuxième but, le troisième de l’équipe argentine

La «meilleure Coupe du monde de tous les temps» a osé Gianni Infantino, le très contestable président de la FIFA, citoyen du Qatar, après la finale à rebondissements du stade de Lusail. L’affirmation est d’autant plus à prendre avec des pincettes que, comme l’a écrit mon ancien collègue Frédéric Bleus, aujourd’hui, dans «L’Avenir», ce personnage avait déjà prononcé le même jugement après la finale de 2018, qui avait vu le sacre de la France face à la Croatie. Au moins aura-t-elle sacré, Lionel Messi, le meilleur joueur de cette fin de XXeme et de ce début de XXIeme siècle, au grand dam des Français et de Kylian Mbappé, dont le rêve de troisième étoile s’est fracassé à l’épreuve des tirs au but, que l’équipe coachée par Didier Deschamps avait, il faut bien le dire, miraculeusement atteinte.

Du côté français, on insiste sur le caractère exceptionnel de cette finale, où six buts ont été marqués, dont la moitié, il faut le dire, sur des coups de réparation justifiés.

Avant la France, les Pays-Bas avaient déjà remonté un handicap de deux buts face à l’Argentine.

Et on souligne l’invraisemblable retour de l’équipe française qui a remonté un handicap de deux buts… en oubliant un peu vite qu’en quarts-de-finale, le 9 décembre dernier, les Pays-Bas avaient réussi la même performance, après que l’entraîneur des Oranje, Louis van Gaal, eut joué le tout pour le tout, en plaçant ses grands formats devant. Et en profitant de la baisse de régime de l’Albiceleste, qui s’est peut-être à nouveau produite face à la France.

La pseudo-analyse oublie le fait que la première période s’est déroulée quasiment à sens unique, et que l’équipe française s’est fait «manger» par son adversaire. Comme elle l’avait été en deuxième période par le le Maroc, en demi-finale. Et comme elle avait souffert face à l’Angleterre, en quart-de-finale.

Le deuxième but argentin, inscrit par Angel Di Maria, au terme d’une contre-attaque modèle

À chaque fois, elle s’en était sortie miraculeusement, ou grâce au talent de son génial attaquant, Kylian Mbappé, triple buteur en finale,meilleur buteur de cette Coupe du monde, mais avec un seul petit but inscrit de plus que Leo Messi, son coéquipier du Paris-Saint-Germain, qui, lui, a marqué en quart-de-finale, en demi-finale, et en finale, à deux reprises.

Le deuxième but inscrit par Angel Di Maria, un ancien du… Paris-Saint-Germain, dont la sélection a surpris Didier Deschamps sur le plan tactique, venait concrétisait cette domination absolue de l’équipe argentine, qui aurait pu alourdir le score encore en début de reprise.

Un but de classe mondiale, à la Mbappé, n’a pas suffi à la France pour émerger

L’absence de recul de ces analyses, au lendemain de cette finale perdue, et les commentaires qui entouraient l’équipe de France avant cette finale, permettent de poser la question: les Bleus n’ont-ils pas péché par présomption, sachant que l’Argentine avait sué sang et eau pour éliminer les Pays-Bas?

Ou alors, Didier Deschamps a-t-il trop compté sur les éclairs de génie de Mbappé, tenu hors de la partie ce dimanche… jusqu’au coup de réparation providentiel (et justifié) qui lui a permis d’instiller le doute dans les esprits argentins, juste avant, la minute suivante, d’inscrire un but de classe mondiale, comme peu de joueurs, sans doute, sont capables d’en réaliser.

Une attitude qui ne respire pas forcément la modestie

Mais à nouveau, les joueurs français, et Kylian Mbappé en particulier, n’ont-ils pas alors déjà vendu la proie pour l’ombre. S’il est impossible de s’en rendre compte devant un téléviseur, l’attitude de l’attaquant du Paris-Saint-Germain laisse parfois penser qu’il ne pèche pas par un excès de modestie. Ni par un sens aigu du collectif, comme le montre son comportement dans son club.

S’ils comptaient en tout cas sur un effondrement de l‘Albiceleste, les Français avaient fait un mauvais calcul, puisque Lionel Messi, à nouveau, a frappé. Et que les Bleus ne sont revenus à la hauteur des Argentins, qu’à la faveur d’un coup de réparation aussi miraculeux qu’indiscutable, qui a parmis à Mbappé d’égaler Geoffrey Hurst, l’avant-centre anglais, auteur de trois buts, dont l’un très contesté, lors de la finale de la Coupe du monde de 1966, entre l’Angleterre et la République fédérale allemande, au stade de Wembley.

Il a donc fallu, une nouvelle fois, passer par la loterie des tirs au buts pour décider le vainqueur final d’une coupe du monde de football.

Ce n’est pas la première fois que le titre était décerné de cette manière. Et l’on se souvient de ratés des plus grands joueurs au monde, qui ont fait peser la balance en défaveur de leur équipe.

Le coup de réparation manqué par Coman a sonné le glas des espoirs français

Ce dimanche, c’est Coman qui a vu son tir arrêté par le gardien argentin. Et puis Tchouaméni qui a expédié le ballon à côté du but. Reste la question sans réponse: les Français s’étaient-ils suffisamment préparés à cette épreuve, ou avaient-ils cru qu’ils y échapperaient par leur talent?

La loterie s’est ainsi révélée équitable: elle a couronné l’équipe qui avait été la meilleure dans cette finale.

Munie de sa troisième étoile, l’Argentine va devoir maintenant rebâtir une équipe. Mais c’est aussi vrai de la France, qui ne pourra plus compter longtemps sur des joueurs de base comme Lloris; Pogba; Benzema ou Giroud, tous proches de la retraite. Avec la question en suspens: Didier Deschamps va-t-il rempiler après cet échec?

Le «show» d’Emmanuel Macron a tourné court

Indifférent aux critiques qui s’étaient abattues sur le Qatar avant le début de ce Mondial, le président français, Emmanuel Macron, a fait deux fois le voyage de Doha, pour assister à la demi-finale victorieuse des Bleus face au Maroc, en demi-finale, puis à leur défaite en finale, face à l’Argentine. On a vu ensuite le locataire de l’Élysée se précipiter sur la pelouse, pour réconforter notamment Mbappé, qui n’avait sans doute pas besoin de cette sollicitude présidentielle, puis faire irruption dans le vestiaire des battus et s’adresser à deux à la manière d’un… entraîneur. Non sans quelques approximations de langage, comme lorsqu’il a salué «celles et ceux qui vont mettre fin» à leur carrière internationale. Comme le faisait remarquer un chroniqueur, ce matin, sur une des chaînes françaises d’information (?) continue, dans un vestiaire uniquement peuplé d’homme, ces paroles étaient un peu incongrues.

Plus largement, la présence d’Emmanuel Macron à Doha a largement contredit sa thèse de séparation stricte entre le sport et la politique. Comme si l’attribution de ce Mondial à l’émirat n’avait pas été concoctée… à l’Élysée par un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, en connivence avec le président français de l’UEFA (Union européenne de football association) de l’époque, Michel Platini. Le soutien français au Qatar, on s’en souvient, devait être compensé par le rachat du Paris-Saint-Germain, alors en situation de virtuelle faillite, et par des investissements qataris en France. On ignore si la victoire finale des Bleus était également prévue, mais si c’était le cas, la glorieuse (?)  incertitude du sport s’y est opposée.

Pour le Qatar, globalement, ce Mondial se solde par un lourd échec sur le plan de l’image de marque. 

Il y avait eu, d’abord, l’interdiction de la vente d’alcool, prononcée juste avant le début de la compétition. La mesure a sans doute contribué à l’absence de troubles, mais si l’organisation de la compétition n’a souffert aucune critique, son impact environnemental a été plus d’une fois dénoncé. Et la manière dont la FIFA s’est couchée devant les autorités qataries pour interdire à sept fédérations européennes (mais pas la française, tiens, tiens..) de promouvoir les droits de la communauté LGBTI au travers du simple port d’un brassard par leur capitaine d’équipe, marquera à jamais cette édition de la compétition. Comme le geste des joueurs allemands, posant la main sur la bouche, pour une photo officielle de l’équipe, afin de dénoncer le bâillon qui leur était imposé.

Et comme si tout cela ne suffisait, c’est en pleine coupe du monde qu’une enquête des autorités belges a entraîné un scandale au Parlement européen, où des élu(e)s sont soupçonné(e)s d’avoir touché des pots-de-vin impressionnants, pour faire la promotion du… Qatar au sein de l’assemblée. Laquelle a du coup reporté aux calendes grecques une proposition de facilitation de l’octroi de visas pour les citoyens de l’émirat. En matière de communication, on ne pouvait… rêver pire!

Les masques sont tombés au Qatar


«Humour qatari»

Les «humoristes» qataris ont fait dans la «groβe» dentelle, après l’élimination de l’équipe allemande de football du Mondial dans leur pays. En parodiant le geste des joueurs de la Mannschaft, ils ont surtout fait la démonstration de leur stupidité : le «onze» allemand, en se mettant la main devant la bouche, lors de la photo d’équipe précédant son tout premier match, ne voulait pas dénoncer en premier l’absence de droits humains dans le pays organisateur de la compétition, mais la lâcheté de la FIFA.

Un geste symbolique fort des joueurs allemands

La Fédération Internationale de Football Association avait en effet accepté au départ que les capitaines sept nations européens (Allemagne, Angleterre, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Pays de Galles, et Suisse) arborent un brassard rappelant les droits des personnes LGBTI. Puis, à la dernière minute, son président italo-suisse, Gianni Infantino, résidant au… Qatar, a menacé d’un carton jaune les joueurs qui oseraient ainsi se faire les porte-parole d’une minorité oppressée dans son pays d’adoption.

Les fédérations concernées ont obtempéré, tout en dénonçant l’initiative. Les joueurs allemands, eux, ont jugé que la coupe était pleine.

Gianni Infantino seul candidat à sa propre succession…

Les absents ont toujours tort: Allemands, Belges, Danois, Gallois, et Suisses rentrés prématurément dans leur pays, il ne reste donc plus que les Anglais et les Néerlandais pour éventuellement faire preuve de la même audace que les footballeurs d’Outre-Rhin. On craint toutefois qu’ils n’osent pas affronter le courroux du président par accident de la FIFA, seul candidat, par ailleurs à sa prochaine réélection (où les «achats de votes» du passé se répéteront-ils?).

L’excellent européduté socialiste belge Marc Tarabella se prononçait contre tout boycott de ce Mondial, avant le début de la compétition, au motif que les progrès insuffisants en matière de droits humains ne seraient ainsi pas encouragés. Et que donc, cet exemple ne pourrait faire ensuite tache d’huile. Cet optimisme raisonné est aujourd’hui battu en brèche: avec la complicité active de la FIFA, ce championnat du monde de football au Qatar ne changera rien à la situation des femmes, des homosexuels, et des travailleuses et travailleurs immigrés qui ont été nombreux à payer de leur vie la construction des stades où se produisent les vedettes du ballon rond.

Mutatis mutandis, la FIFA fait ainsi moins bien que la Comité International Olympique, qui avait obtenu de l’Allemagne nazie, en 1936, qu’elle suspende, au moins durant la durée des Jeux de Berlin, la persécution des Juifs, qui allait hélas reprendre, et de quelle manière dégueulasse, par la suite!

Futur meilleur buteur et futur champion du Monde?

Entre-temps, la France, avec son joueur-vedette Kylian Mbappé, semble bien partie pour renouveler son bail. À moins que les Anglais, en quarts-de-finale, ou les Brésiliens, voire les Néerlandais, à un stade ultérieur, ramènent les Coqs à la raison?

La perspective paraît peu vraisemblable, tant l’attaquant-vedette du Paris-Saint-Germain éclabousse les terrains de sa classe. Son ambition proclamée, est de conquérir un titre mondial. Avant, au prochain mercato hivernal, de monnayer encore plus son immense talent, soit en partant pour le Real Madrid, pour troquer les millions qataris contres des millions émiratis, soit en obtenant une sérieuse augmentation, et en renforçant encore sa position au sein du club parisien, où il décide apparemment déjà de tout ou quasi.

Kylian Mbappé, actuellement en tête du classement des buteurs de ce Mondial, continuera sûrement à affoler les défenses, pour se parer, au moins, du titre de capo canoniere au terme de la compétition.

Le record de Just Fontaine tiendra sans doute toujours

Cette performance, un autre joueurs français, largement oublié aujourd’hui, l’avait réalisée en 1958 en Suède, au cours d’un Mondial nettement moins critiqué, qui avait vu éclore une autre star mondiale, le Brésilien Pelé.

Il est douteux que Kylian Mbappé égale, en 2022, le record de treize buts inscrits par Just Fontaine sous les latitudes scandinaves. À une époque où les équipes qualifiées étaient nettement moins nombreuses, et par conséquent le nombre de rencontres disputées également.

En conquérant sa troisième étoile, l’équipe française pourrait hériter des dividendes du honteux arrangement de 2010, conclu sous les lambris du Palais de l’Élysée, dont le locataire de l’époque, recevant l’émir du Qatar, avait fait convoquer le président français de l’UEFA, Michel Platini, pas encore emporté par l’affaire financière qui lui a coûté son mandat.

L’objet de la rencontre était de monnayer le soutien de l’UEFA à l’octroi à l’émirat de l’édition 2022 du Mondial de football, et d’obtenir en contrepartie le rachat du Paris-Saint-Germain, alors à la dérive, par des fonds qataris, et des investissements substantiels de l’émirat en France.

C’est finalement ce qui arrivera, au terme d’un congrès où, pour rappel, Belgique et Pays-Bas avaient déposé une candidature commune qui tenait la route… mais n’avait aucune chance face aux manœuvres de coulisse de ce type.

Les engagements qataris pris ce jour-là ont été parfaitement remplis, une fois l’attribution du Mondial 2022 conclue. Emmanuel Macron, le successeur lointain de Nicolas Sarkozy, y a ajouté récemment l’odieux, en recevant le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, commanditaire présumé du massacre et du démembrement du journaliste contestataire Jamal Kashogghi, et en lui octroyant la Légion d’honneur. Le geste a choqué un certain nombre de récipiendaires, qui ont dans la foulée retourné leur décoration au Palais de l’Élysée.

On comprend, dans ces conditions, que la Fédération française de football, mouillée jusqu’au cou dans ce marchandage peu glorieux, ne s’est pas associée aux sept fédérations européennes sus-nommées, et n’ait pas osé afficher le moindre geste de contestation du régime!

Ne reste plus aux Bleus qu’à apposer le paraphe final sur ce dossier. S’ils y arrivent, leur troisième étoile sera teintée du sang des travailleurs qui ont construit les stades où se sera construit leur triomphe. Cela n’ébranlera sans doute pas ces joueurs aux talents immenses, mais au cœur apparemment de pierre et aux convictions politiques et sociales qui paraissent inversement proportionnelles à leurs qualités footballistiques.

Une fois cette consécration sportive acquise, on espère, sans trop y croire, que les autorités françaises, président de la République en tête, mettront un bémol à leurs discours en faveur des droits humains et pour la propagation de la «laïcité à la française». Car ce qui se passe au Qatar montre que, dans leur chef, ce ne sont que des paroles creuses!

Ne cachez pas ces seins que nous voulons voir!

Si la FIFA a eu soin d’empêcher des fédérations européennes de manifester un simple geste de contestation à l’égard du régime qatari, que ce soit à l’égard des femmes, des travailleurs immigrés, ou de la communauté LBGTI, les amateurs qataris de football n’en sont pas moins des hommes. Et à chaque apparition dans les tribunes d’une «influence» croate, ils n’ont pas assez de leurs yeux pour la croquer des yeux. La cocotte, elle, se réjouit de faire le buzz sur les réseaux sociaux, et d’accroître sans cesse le nombre de ces «followers». Ce serait sans doute trop lui demander de faire preuve d’un minimum de réserve, par solidarité avec les femmes de l’émirat. On ne peut pas passer des journées à préparer ses toilettes les plus sexys, et en même temps réfléchir!

Zuhal Demir et Marine Le Pen: une même récupération politique qui heurte les principes de droit


Entre la droite extrême et l’extrême-droite, il y a parfois plus de similitudes que de différences, notamment en matière de justice, que des événements récents viennent de démontrer, en France comme en Région flamande.

En France, le meurtre, ou l’assassinat de la jeune Lola a provoqué une émotion et une indignation nationales parfaitement compréhensibles. Elle a aussi donné lieu à une récupération politique de la part du Rassemblement, ex-Front, National, dont la leader, Marine Le Pen, s’est répandue en critiques contre le gouvernement, parce qu’un ordre de quitter le territoire français, frappant la meurtrière présumée, de nationalité algérienne, n’avait pas été appliqué. Quelques jours auparavant, le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, qui, en matière de droit, en connaît nettement plus que l’ancienne candidate à la présidence de la République, elle-même pourtant avocate, avait expliqué qu’un ordre de quitter le territoire peut difficilement s’appliquer à des nationaux dont le pays refuse de les recevoir. Et c’est précisément le cas de l’Algérie. Comment dès lors appliquer cet ordre? En plaçant celles et ceux qui en font l’objet dans des zodiaques qu’on laissera indéfiniment flotter dans les eaux internationales au milieu de la Méditerranée?

Le ministre de la Justice français, dont la longue carrière au Barreau lui a valu le surnom d’«Acquittator» aurait pu aussi expliquer qu’appliquer un ordre de quitter le territoire n’a une efficacité que théorique, car souvent, celles et ceux qui en font l’objet, hors les cas où on les embarque de force dans des avions pour les ramener dans des pays où leurs droits fondamentaux, voire leur vie, sont menacés, reviennent souvent par la fenêtre, après avoir été expulsés par la porte…

Les obsèques de la jeune Lola se sont heureusement passées dans la dignité, après que sa famille, dans l’affliction que l’on devine, eut appelé à éviter toute récupération politique.

Cela n’a pas empêché Jordan Bardella, candidat à la présidence du Rassemblement National, revenir à la charge hier soir, accusant les autorités françaises de se coucher devant les autorités algériennes et citant notamment en exemple la phrase d’Emmanuel Macron, le président de la République, qui avait qualifié la colonisation de «crime contre l’Humanité» lors d’une visite à Alger. Phrase que l’homme politique a évidemment récusée: il est vrai que parmi les électeurs du RN dont il sollicitera les suffrages, se trouvent notamment des nostalgiques du régime de Vichy…

En Flandre, c’est la ministre de la Justice et de l’Application des lois, de l’Énergie, de l’Environnement et du Tourisme, Zuhal Demir (N-VA) qui s’est signalée par une réaction inappropriée à un jugement, quand elle a décidé de priver la KUL, l’université catholique flamande de Leuven, d’un subside de 1,3 million, pour la punir de sa «passivité» face au viol, en 2016, d’une étudiante par un professeur.

Une réaction intempestive qui obligera sans doute Zuhal Demir à rapidement rétropédaler

Première bizarrerie: l’octroi de ce subside, en matière d’Enseignement, ne relèverait-il pas plutôt de son collègue de parti et de gouvernement, Ben Weyts, vice-président du gouvernement flamand, et titulaire de ce département?

Si, au niveau européen, on s’efforce de mettre en cause le versement de subsides à des pays comme la Hongrie ou la Pologne, dont le comportement n’est pas conforme aux valeurs européennes communes, pareille pratique n’a pas cours en Belgique ni dans ses entités fédérées. Et la question qui se pose est à la fois de savoir si la KUL était habilitée à recevoir ce subside ou non, et surtout à quoi ce subside était destiné. S’il s’agissait de financer une recherche scientifique, l’attitude de Zuhal Demir est inexcusable!

D’autant qu’il est vite apparu que la ministre entre autres de la «Justice» (car la Justice, jusqu’à preuve du contraire, reste une matière fédérale) a réagi sans discernement. Car la KUL a bien précisé que si elle ne s’était pas manifestée jusqu’ici, c’était à la demande… des autorités judiciaires, saisies du dossier en 2018 après que… les autorités académiques eurent conseillé à l’étudiante et à sa famille de porter plainte. Les enquêteurs souhaitaient la discrétion, pour ne pas alerter le professeur visé par cette plainte. Et la victime elle-même, manifestement, ne souhaitait pas que son dossier devienne public.

Le jugement dans cette affaire est intervenu récemment, et dès lors qu’un jugement est public, la presse en a parlé. Le professeur visé a été sanctionné par l’université catholique flamande de Leuven. Et dans la foulée, Zuhal Demir s’est manifestée par une décision impulsive, qui visait peut-être avant tout à montrer qu’elle se préoccupe aussi de Justice, parmi ses nombreuses attributions.

La ministre limbourgeoise d’origine turque (qui, pour rappel, a un jour estimé qu’il y a trop de personnes d’origine étrangère en Flandre!) va devoir maintenant effectuer un forme de rétropédalage, pour avoir agi sans discernement.

Sur le fond, car le dossier est toujours susceptible d’appel, elle aurait d’autant plus faire preuve de retenue qu’un principe de droit fondamental, qu’elle en tant que ministre de la «Justice» et Marine Le Pen en tant qu’avocate ne peuvent ignorer, énonce qu’une personne accusée est présumée innocente aussi longtemps que sa culpabilité n’est pas prouvée.

À l’heure où les réseaux sociaux fourmillent d’accusations publiques, ce principe est quasi quotidiennement bafoué: son respect par les autorités judiciaires et par le pouvoir politique qui en a, en apparence du moins, la responsabilité, s’impose d’autant plus.

La régionalisation de la Justice figurera au nombre des revendications flamandes après les prochaines échéances électorales, Zuhal Demir l’a confirmé en ce début de semaine en listant déjà un cahier de revendication. Si la Justice est effectivement régionalisée, on plaint déjà nos compatriotes du Nord du pays si elle se voit confier cette attribution dans le futur: ils auront intérêt à s’accrocher à leurs droits fondamentaux!

Entre-temps, la ministre multi-casquettes N-VA a encore bien d’autres chats à fouetter. Notamment celui qu’elle a voulu imposer à la hussarde en matière agricole, en imposant une série de fermetures de fermes, afin d’atteindre les objectifs d’un plan de réduction des épandages d’azote qui hérisse toujours le monde agricole!

Charles III n’a pas la cote au Québec


Des élus québécois ont refusé de prêter serment de fidélité à Charles III

Largement ignorées par les médias de notre petite terre d’héroïsme, les récentes élections législatives au Québec ont vu la majorité du Premier ministre François Legault (CAQ-Coalition Avenir Québec) largement reconduite à la faveur d’un système de représentation particulièrement favorable et largement contesté. Mais l’événement de cette rentrée parlementaire a été constitué par le refus des élus du Parti Québécois et aussi de Québec Solidaire refuser de prêter le serment de fidélité à Charles III.

Le nouveau roi du Royaume-Uni est en effet toujours le chef d’État nominal d’une série d’anciennes colonies britanniques, dont le Canada. Une situation qui reste en travers de la gorge des indépendantistes québécois, mais aussi, c’est intéressant à noter, des représentant(e)s de Québec Solidaire, conduits par l’ancien leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois.

Gabriel Nadeau-Dubois et les élu(e)s de Québec Solidaire vont-ils ajouter un serment à celui qu’ils ont prêté?

Ces députés « rebelles » ne sont que partiellement installés. Certains mandataires de Québec Solidaire seraient, à en croire la presse québécoise, prêts à ajouter le serment de fidélité au souverain britannique à leur serment initial lors d’une prochaine séance.

Ce ne sera en tout cas pas le cas des élus indépendantistes, héritiers de celles et ceux qui ont commémoré le passage sous le joug anglophone, qui ont acclamé le général de Gaulle venir saluer « Le Québec libre » et puis qui ont pris en matière linguistique des mesures de protection… largement semblables à celles qu’a prises la Flandre en la matière.

La balle sera alors dans le camp de la CAQ, qui vient elle-même de faire passer une loi de défense supplémentaire de la langue de Voltaire, et qui risque de se trouver confrontée à un dilemme: refuser des élus du peuple, ou accepter un serment qui fasse l’impasse sur la fidélité au roi du Royaume-Uni!

Le Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon n’en démordra pas

Globalement, on ne peut que saluer la cohérence des élus du Parti Québécois, conduits par leur jeune leader Paul Saint-Pierre Plamondon.

Il est sûrement temps,pour le Canada de mettre fin à ce lien de dépendance qui date d’un autre âge, et dont d’autres anciennes colonies britanniques se sont déjà débarrassées ou semblent prêtes à le faire, comme l’Australie.

Ce combat est d’autant plus vivace au Québec où la cession de la « Belle province » par la France au Royaume-Uni par la France, au XVIIIeme siècle a pris des allures d’asservissement.

Et puis, globalement, quoi qu’en disent les thuriféraires des monarchies, notamment sur la chaîne télévisée publique francophone, le régime monarchique, par nature, est profondément non-démocratique, et donc particulièrement suranné…

L’Europe s’est-elle résignée à l’extrême-droite?


Les sondages l’avaient annoncé: Fratelli d’Italia, la formation d’extrême-droite présidée par Giorgia Meloni, est sortie en tête des suffrages en Italie, ce dernier week-end. Forte de sa coalition avec la Lega, de Matteo Salvini qu’on sent impatient de rejeter à nouveau à la mer, et à une mort probable, les migrants qui abordent dans les ports italiens; et avec Forza Italia, le parti créé par un Silvio Berlusconi qui, à 85 ans, prend de plus en plus des airs de momie de cire, elle va donc devenir la première femme à présider un gouvernement en Italie. Pour le meilleur… et pour le pire?

Pour la première fois depuis l’éviction du Duce en 1943, et malgré sa Constitution qui proscrit le fascisme, l’Italie va ainsi être dirigée par une authentique facho!

Certes, Giorgia Meloni a lissé son discours au cours de la récente campagne électorale. Mais France 3 a opportunément ressorti l’interview d’une jeune militante d’extrême-droite de 19 ans, qui avait été réalisée à Rome, en 1996. La jeune Giorgia Meloni, parce c’était bien d’elle qu’il s’agissait, pas encore teinte en blonde peroxydée, y professait son admiration pour Benito Mussolini, «un bon politicien, parce que tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour l’Italie», clamait la militante de l’Alianza Nazionale.

La jeune militante d’Alianza Nazionale Giorgia Meloni ne cachait pas son admiration pour Benito Mussolini

On ne sait à quoi elle faisait allusion. À l’assassinat de Giacomo Matteoti? Bon pour l’Italie? Aux crimes de guerre commis par l’Italie fasciste en Éthiopie, avec l’utilisation massive de gaz de combat? Profitables à l’Italie? Aux lois anti-juives? Positives pour l’Italie? Au soutien au coup d’État militaire du général Franco en Espagne? Bénéfique pour l’Italie? Ou à l’alliance avec l’Allemagne hitlérienne? La ruine de l’Italie, en 1944, oppose le démenti le plus formel à cette opinion.

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, m’objectera-t-on. Sur ce plan, Giorgia Meloni doit être une dirigeante géniale, car, entre ses récents discours, et ses prises de position lors de la campagne électorale, hors son hostilité à l’invasion de la Russie par l’Ukraine, elle a singulièrement changé de caps!

Reste à savoir dans quelle mesure, ses dernières prises de position sont sincères. Au Parlement européen, les élu(e)s de son parti se sont surtout distingué(e)s par leur opposition aux textes pénalisant les discriminations basées sur le sexe, l’orientation sexuelle ou le genre, mais aussi à un texte prônant… l’égalité salariale entre hommes et femmes. Et en matière d’immigration, elle ne le cède en rien à Matteo Salvini, dont le recul a été proportionnel à la progression de Fratelli d’Italia: c’est peut-être la seule bonne nouvelle (relative) de ce scrutin.

Sa récente profession de foi européenne procède, elle, sans doute surtout de la crainte de voir l’Italie perdre les larges subsides européens qui lui sont promis, pour renflouer une économie lourdement frappée par la pandémie de Covid-19.

Stigmatiser l’Italie n’aurait toutefois guère de sens dans une Europe où le Rassemblement National, en France, a été présent au deuxième tour de l’élection présidentielle en 2017 comme en 2019, et surtout, à l’occasion des récentes élections législatives, a envoyé un nombre record de députés au Palais Bourbon.

L’alliance nouée par les démocrates-chrétiens avec le parti du défunt Jörg Haider en Autriche avait scandalisé l’Europe en 1999

L’Europe ne stigmatisera pas l’Italie comme elle l’avait fait de l’Autriche, en 1999, quand pour la première fois, l’extrême-droite avait été associée au pouvoir lorsque le chancelier Wolfgang Schüssel (ÖVP) avait fait alliance avec le défunt leader du FPÖ, Jörg Haider, poussant notamment le commissaire européen belge, Louis Michel, à proposer le boycott de l’Autriche comme lieu de vacances. Le pays, alors, avait été placé «sous surveillance» européenne. Et lorsque, en 2002, Jean-Marie Le Pen, leader du Front National, s’était qualifié à la surprise générale pour affronter Jacques Chirac au second tour de l’élection présidentielle française, les foules étaient descendues dans la rue, et la gauche avait sans équivoque donné un mot d’ordre pour lui barrer la route.

Mais depuis lors, le Fidesz de Viktor Orban s’est imposé à Budapest, et y a systématiquement rogné les libertés publiques. La Pologne s’est ingéniée à museler l’indépendance de son pouvoir judiciaire. Les Pays-Bas ont connu la percée de Pim Fortuyn et aujourd’hui de Thierry Baudet. Au Danemark, le Parti populaire a soutenu des gouvernements de 1997 à 2011 et de 2015 à 2019, et a surtout réussi à faire partager ses idées nauséabondes en matière d’immigration. Et dernièrement, en Suède, les mal-nommés Démocrates de Suède ont fait un triomphe électoral et se préparent à gouverner avec la droite classique.

Comment comprendre cette banalisation de l’extrême-droite en Europe? C’est sans doute en partie parce que les repères politiques se sont largement estompés, spécialement dans des démocraties comme la nôtre où les gouvernements doivent se reposer sur des coalitions.

La conception «utilitaire» de la politique de nombre d’électrices et d’électeurs qui ne votent plus en fonction d’une vision de la société, mais pour que les élu(e)s solutionnent «leurs» problèmes, et les sanctionnent donc d’office d’un scrutin à l’autre, parce que cette tâche est hors de leur portée, peut également intervenir.

Mais ce qui était vrai en Autriche en 1999, et l’est toujours dans l’Italie de 2022, ce qui banalise aussi l’extrême-droite, c’est la complaisance d’une droite classique (Wolfgang Schüssel à l’époque, Silvio Berlusconi aujourd’hui; ou des élus LR en France, qui courent derrière le Rassemblement National dans l’espoir de lui ravir ses électeurs), qui réchauffe elle-même «le ventre fécond d’où est sorti la bête immonde», comme l’écrivait Bertolt Brecht.

À l’inverse, depuis le «dimanche noir» de 1991, en Flandre, le «cordon sanitaire» tendu au tour du Vlaams Blok puis du Vlaams Belang par les formations démocratiques, a réussi jusqu’ici à empêcher l’extrême-droite flamande de venir polluer à l’excès le paysage politique belge. Mais il y a lieu de rester vigilant. Après les dernières élections, Bart De Wever, le président à vie (?) de la N-VA, a courtisé son rival d’extrême-droite avant de se raviser. Et les sondages donnent la première place au Vlaams Belang en Flandre, si les élections étaient pour demain. Même s’il sort en tête des urnes, en 2026, le cordon sanitaire s’imposera pourtant plus que jamais!





Le chagrin et la colère


Pour paraphraser le titre célèbre du documentaire de Marcel Ophüls sur la vie quotidienne à Clermont-Ferrand, en France, sous l’Occupation nazie, j’ai voulu titrer mon billet de ce jour «Le chagrin et la colère».

Les images du corps sans vie de Sherine Abu Akleh, la célèbre journaliste d’al-Jazeera, gisant sur le sol, morte, sanglée dans son gilet pare-balles clairement estampillé «Press» et coiffée d’un casque m’a inspiré ces deux sentiments. Car pour moi, il n’y a aucun doute: la journaliste de la chaîne qatarie a été délibérément abattue, et son collègue Ali Al-Samoudi a été volontairement blessé, pour les empêcher de filmer la répression que l’armée israélienne s’apprêtait à lancer, ou lançait dans le camp de réfugiés de Jenine.

Abattue alors qu’elle était clairement identifiable comme journaliste

Certes, on m’objectera qu’il faut faire toute la lumière sur ce drame.

Les autorités israéliennes ont proposé une enquête communes aux forces de police palestiniennes. Je ne peux y croire. D’abord parce que le contexte tenu entre Israël et l’Autorité palestinienne rend peu vraisemblable une collaboration sincère entre enquêteurs des deux camps.

Le procédé rappelle un épisode fatal: le refus par la Serbie d’enquêteurs autrichiens sur son sol, pour enquêter sur l’assassinat, à Sarajevo, du prince-héritier Franz-Ferdinand et de son épouse. La déclaration de guerre subséquente de l’Autriche-Hongrie à la Serbie a conduit à la Première Guerre mondiale.

L’affirmation de certains milieux israéliens selon lesquels Sherine Abu Akleh et Ali Al-Samoudi auraient été victimes de tirs… palestiniens, me paraît par ailleurs indécente. Même s’il faudrait attendre le résultat d’une enquête réellement indépendante (et donc internationale) sur ce drame, peut-on entendre que des tireurs palestiniens auraient délibérément visé des journalistes d’une télé arabe? Ou que des balles perdues auraient l’une, touché mortellement à la tête la journaliste d’al-Jazeera, et l’autre grièvement blessé son collègue?

Là aussi, un parallèle avec les tragiques événements d’août 1914 s’impose: quand les troupes du Kaiser ont marqué leur passage en Belgique par des massacres de civils à Herve, à Visé, à Andenne, à Tamines, à Louvain etc., à chaque fois, le même prétexte était invoqué: les soldats allemands avaient été la cible de tirs de francs-tireurs. Depuis lors, un sort a été fait à ces accusations.

On saura un jour qui a donné l’ordre de tirer, pour abattre Sherine Abu Akleh, et tenter ainsi de museler non seulement al-Jazeera, mais aussi tous les médias trop curieux, qui enquêterait sur les brimades quotidiennes dont les Palestiniennes et les Palestiniens font l’objet. Et aussi sur la réaction violente qu’ils développent parfois, et leur vaut à chaque fois des répliques sanglantes.

On n’oubliera pas, au passage, qu’il y a un an, dans la bande de Gaza, Israël avait bombardé délibérément l’immeuble qui abritait la rédaction d’al-Jazeera. L’inauguration des nouveaux locaux de la chaîne qatarie était prévue pour cette semaine…

Israël aime à se présenter comme la seule démocratie du Proche-Orient. Le pays peut démontrer qu’il comprend que la liberté de la Presse est une valeur fondamentale de la démocratie, en acceptant une enquête indépendante sur le décès tragique de Sherine Abu Akleh.

Mais plus largement, les journalistes ne peuvent se contenter de la protection adressée aux simples civils en zones de conflit: ils et elles sont des témoins, et à ce titre, ils et elles sont visés particulièrement.

Il leur faut donc une protection particulière. C’est le propos de la «Convention sur la sécurité et l’indépendance des journalistes et des professionnels des médias» que la Fédération Internationale des Journalistes a mis en chantier il y a près de quatre ans.

Le but principal de ce texte est de lutter contre l’impunité dont bénéficient les assassins de journalistes: un rapport de l’UNESCO a démontré que neuf assassinats de journalistes sur dix restent impunis dans le monde. Probablement parce que neuf journalistes assassinés sur dix sont des journalistes locaux, qui ne tombent pas dans des zones de conflit.

Sherine Abu Akleh, elle, est devenue une martyre de la liberté d’expression en zone de conflit. L’indignation que sa mort a suscitée dans le monde donnera peut-être un coup décisif à cette lutte contre l’impunité d’assassins…

Ni le sport en général, le football en particulier, ne sont apolitiques


Est-il cohérent d’exclure la Russie de la prochaine coupe du Monde, et les clubs russes des compétitions européennes, en raison de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes? La décision conjointe de la FIFA et de l’UEFA, confrontées au refus de la Suède, de la Pologne et de la République tchèque de rencontrer l’équipe russe pour tenter de décrocher les derniers tickets pour le Qatar, leur a sans doute forcé la main. Mais un large consensus existe à ce sujet.

Certains pourtant, à l’image d’un des chroniqueurs de l’émission télévisée de la RTBF «La Tribune», continuent à penser que pareille exclusion est inique à l’égard de sportifs qui se sont préparés ou qui se préparent pour de grandes épreuves. Sous-entendant, sans doute, par là, que le sport en général, et le football en particulier, sont complètement apolitiques. Vague réminiscence, peut-être, des Jeux Olympiques de l’Antiquité, où les cités qui y participaient mettaient leurs conflits entre parenthèses pour la durée des compétitions, et satisfaire les dieux qui les protégeaient.

L’époque moderne a pourtant balayé cette théorie: plus personnes aujourd’hui ne mettrait en doute le fait que, pour l’Allemagne nazie, les Jeux Olympiques de 1936 constituaient une occasion rêvée de mettre le régime en lumière. Il était pourtant déjà question de boycott à l’époque: afin de les prévenir, les pontes du régime avaient notamment donné pour instruction de faire disparaître, le temps d’un été, toutes les inscriptions antisémites qu’ils avaient largement contribué à faire proliférer.

Il y a un demi-siècle, les performances gymniques exceptionnelles de la toute jeune Nadia Comaneci, aux Jeux Olympiques de Montréal, en 1976, lui ont valu la lourde protection du couple présidentiel roumain, Nicolae et Elena Ceaucescu. Un joug qui, à mesure que la jeune prodige prendra de l’âge, et ne pourra plus reproduire ses performances uniques, lui pèsera tellement qu’elle finira par prendre le chemin de l’exil.

Quatre ans plus tard, de nombreux pays occidentaux et musulmans, les États-Unis en tête, boycottent les Jeux Olympiques de Moscou, pour dénoncer l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques. En retour, les pays communistes refuseront, en 1984, de participer aux Jeux de Los Angeles.

La coupe du Monde de football, en Argentine, en 1978, avait provoqué les mêmes débats, chez les Neerlandais notamment, dont le chef de file, Johan Cruyff, avait snobé la compétition. En raison d’une blessure, ou, avait-on dit à l’époque, parce qu’il refusait de cautionner la dictature argentine, qui a au bout du compte bénéficié du regain de popularité que lui a valu la victoire finale des Argentins…

Kamila Valieva n’a pas servi la gloire de la Russie poutinienne

Cette instrumentalisation du sport se poursuit de nos jours, parfois de manière éhontée: la jeune patineuse russe Kamila Valieva, 15 ans, a été convaincue de dopage, quelques jours avant les récents Jeux Olympiques de Beijing. Personne ne se fait d’illusion à ce sujet: l’adolescente n’a pas trouvé seule des produits dopants, destinés à l’amener à des niveaux de performance supérieures; et son explication qu’elle les avait ingurgités en buvant une boisson destinée à son grand-père n’a abusé que les crédules.

En compétition, la pression sur elle était tellement grande, que Kamila Valieva a chuté deux fois. La manière dont son entraîneuse l’a apostrophée à sa sortie de patinoire a choqué le monde du patinage et les responsables du comité olympique lui-même. La gamine avait fauté, car elle n’avait pas servi la plus grande gloire de la Russie poutinienne!

D’autres sportives et sportives avant elles ont subi une pression similaire. Et certains l’ont payé de leur vie, tel le magnifique footballeur autrichien Mathias Sindelaar, dans les années 30.

Le meneur de jeu de la Wunderteam («L’équipe magique») autrichienne, qui n’a subi que trois défaites entre 1930 et 1934, restait une vedette au moment de l’Anschluss entre son pays et l’Allemagne hitlérienne.

Mathias Sindelaar n’a pas voulu servir l’Allemagne nazie

Un match entre les deux équipes nationales, organisé pour célébrer l’événement, devait se clôturer, sur ordre des nazis, par un match nul fraternel. Mais Mathias Sindelaar ne l’entendait pas de cette oreille: sous son impulsion, l’équipe autrichienne, qui allait disparaître, battit l’équipe allemande (2-0).

Quelques semaines plus tard, l’Allemagne prenait part au championnat du Monde de football qui se jouait en France, et comptait bien aligner Sindelaar dans ses rangs. Mais le chef d’orchestre autrichien fera défaut à la Mannschaft, invoquant une blessure.

Le 23 janvier 1939, on le retrouvait asphyxié, avec sa maîtresse, dans son appartement de Vienne. Suicide dira-t-on à l’époque: l’hypothèse de l’assassinat a pris consistance de nos jours.

Quinze mille personnes assisteront à ses obsèques. Pour rendre hommage à l’artiste et manifester leur attachement à l’Autriche disparue.

Sur de nombreux terrains de football d’Europe, ce dernier week-end, le drapeau ukrainien a été exhibé. Et les joueurs ukrainiens (Sobol au Club Brugeois, Yaremchuk à Benfica) ont été ovationnés. Le public, lui, l’a bien compris: le football ne vit pas sous cloche dans le monde qui nous entoure.

L’exclusion de la Russie du Mondial au Qatar, et des clubs russes des compétitions européennes de football sanctionnent justement l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et répondent à l’attente du public.

On ne peut jamais prédire la fin d’une guerre…


Le président russe, Vladimir Poutine, a donc choisi la fuite en avant. D’abord en piégeant les pays occidentaux, qui en condamnant sa reconnaissance des districts sécessionnistes d’Ukraine, comme il l’avait fait de ceux de Géorgie, a placé les pays occidentaux devant leurs contradictions, eux qui avaient reconnu, à l’époque, l’indépendance autoproclamée du Kosovo. Même si l’hôte du Kremlin oubliait de son côté que, à l’époque, la Russie s’était opposée à l’indépendance du Kosovo, preuve qu’en politique, la constance n’est pas toujours de mise.

Mais sa décision, aujourd’hui, de mener des opérations militaires en Ukraine (pour s’adjuger tout le Donbass?), et les frappes aériennes menées prétendument exclusivement contre des objectifs militaires est nettement plus aléatoire.

Vladimir Poutine «tord» l’Histoire pour les besoins de sa propagande en évoquant un «génocide» des russophones d’Ukraine par le pouvoir de Kiyv, en déniant la qualité d’État à ce pays reconnu au plan international qui fait partie de l’Organisation des Nations-Unies, et en le qualifiant de «nazi». Une référence aux troupes ukrainiennes qui ont combattu aux côtés des nazis durant la Seconde guerre mondiale, au même titre que d’autres, dont la Légion Wallonie, les combattants flamands du front de l’est: cela ne suffit évidemment pas pour faire des dirigeants actuels de ces différents pays ou régions des adhérents au racisme nazi.

Le président russe et les «faucons» qui l’entourent ont surtout une mémoire fort sélective. Ils devraient se souvenir que, quand on déclenche un conflit armé, on ignore par nature la manière dont il se terminera. Et que l’Union Soviétique, dont Vladimir Poutine a affirmé plus d’une fois sa nostalgie, avait signé avec l’Allemagne hitlérienne, en août 1939, un pacte de non-agression auquel Staline a cru jusqu’au jour du déclenchement de l’opération Barbarossa, le 22 juin 1941. Donnant ainsi à Adolf Hitler les mains libres pour envahir la Pologne, et concourir à cette conquête. Et laisser se déclencher le second conflit mondial, dont sa population aura tellement à souffrir.

Après la fin du conflit, la Russie n’a jamais restitué à la Pologne les territoires qu’elle lui avait pris. Le territoire polonais s’est déplacé vers l’ouest, et sa frontière occidentale a été fixée sur une ligne Oder-Neisse que l’Allemagne n’a reconnue qu’à la faveur de l’Ostpolitik du chancelier Willy Brandt, au début des années 1970.

Hasard ou non, c’est dans ces anciens territoires polonais incorporés à l’Ukraine que le mouvement démocratique s’est le plus fort développé, et que le désir d’adhésion à l’Union européenne, voire à l’Otan, s’est le plus fortement exprimé. Alors que dans le Donbass, majoritairement peuplé de russophones, qui s’étaient pourtant eux aussi prononcés pour l’indépendance de l’Ukraine, après la fin de l’Union Soviétique, les yeux sont toujours restés tournés vers la Russie.

L’affrontement entre ces deux parties de l’Ukraine s’est concrétisé, plus tard, dans la lutte entre Viktor Iouchtchenko, le président pro-occidental, et Viktor Ianoukovytch, le président pro-russe chassé en 2014 après son refus de ratifier l’accord d’association passé par son prédécesseur avec l’Union européenne.

C’est cet épisode que Vladimir Poutine qualifie de coup d’État… comme l’était la révolution d’Octobre, en 1917, qui a installé Lénine au pouvoir. Le locataire (permanent) du Kremlin oublie qu’ensuite des élections libres ont eu lieu en Ukraine. Et si le pouvoir de Kyiv n’a pas nécessairement fait preuve de la plus grande habileté en retirant au russe, du moins de manière temporaire, son caractère de langue officielle, aux côtés de l’ukrainien, tout cela ne justifie en rien les opérations guerrières déclenchées aujourd’hui. Dont on ne connaît pas encore toutes les conséquences pour le monde, y compris pour la population russe. Et dont on ignore nécessairement la manière dont elles se clôtureront. Et l’ampleur du bain de sang qu’elles déclencheront.

L’étrange shopping alsacien de Jean-Luc Melenchon


C’est le lider maximo de la France Insoumise (ou soumise rien qu’à lui?), Jean-Luc Melenchon, qui a inauguré ce jeudi les soirées «logorrhéiques» de la télé publique française, qui va se faire succéder les divers(e)s candidat(e)s à l’élection présidentielle d’avril, afin de tenter d’intéresser le public hexagonal à leurs propos et à leurs programmes respectifs.

Jean-Luc Melenchon: abolir le Concordat en Alsace mais étendre sa Sécurité sociale à toute la République!

L’exercice est louable en soi, mais assez fastidieux, tant, et c’était le cas ce jeudi, il y a des redites. Ou des discussions dont on se demande en quoi elles sont prioritaires pour les téléspectatrices et les téléspectateurs. Encore que, au détour d’une question, ils peuvent apprendre des choses. Ainsi quand il a été question de l’Alsace, dont bien peu de citoyennes et de citoyens du pays de la laïcité savent que cette région âprement disputée entre la France et l’Allemagne aux XIXe et XXe siècles, a gardé de son passé allemand un statut tout à fait particulier.

Ainsi, le Concordat y est-il toujours en vigueur, et la République laïque est-elle tenue d’y assurer le salaire des prêtres. «Si je suis élu président, j’abolirai le Concordat» a mâlement proclamé le leader des Insoumis: la probabilité est pourtant minime, même si, avec une dizaine de pour-cents des intentions de vote, il caracole en tête des candidates et des candidats d’une gauche complètement éclatée, loin derrière le président, Emmanuel Macron, qui caracole en tête des sondages; des «frère et sœur ennemis» de l’extrême-droite, Eric Zemmour et Marine Le Pen; et de la candidate des Républicains, Valérie Pécresse.

Pour autant, Jean-Luc Melenchon a été sommaire sur le sujet. Car le Concordat de 1801 et la loi organique du 18 germinal an X (8 avril 1802) qui en découle (http://www.droitcanon.com/Articles_organ.html), on l’oublie souvent, avaient pour but de mettre fin à la période troublée née de la Révolution française, et qui avait notamment vu l’Église et les congrégations religieuses dépouillées des biens (immenses) qu’elles détenaient en France, mais aussi en Belgique, et ailleurs.

Ce traité visait à entériner cet état de fait, et à offrir à l’Église catholique et aux Églises réformées la prise en charge du traitement des prêtres et pasteurs, en guise de compensation des pertes ainsi subies. Pertes qui ont essentiellement bénéficié à des investisseurs particulièrement avisés, qui ont capté les rentes liés à ces biens immobiliers.

Dans mes archives familiales, on retrouve notamment traces de versements effectués en faveur de rentiers vivant à Liège, pour des… jardins cultivés par quelques paysans au cœur de Braives. Ces jardins réunis dépendaient auparavant de l’abbaye du Val Notre-Dame à Antheit, à qui les agriculteurs offraient une partie de leur récolte. Les rentiers, eux, préféraient de la monnaie sonnante et trébuchante, dont leurs héritiers ont bénéficié jusqu’au rachat définitif de cette pseudo-dette, au début des années 1920…

Retour à l’Alsace: au moment où la loi sur la séparation de l’Église et de l’État est votée, en France, en 1905, l’Alsace est… allemande. Et le Concordat y est toujours en vigueur, malgré le vigoureux Kulturkampf mené par le chancelier de fer, Otto von Bismarck, contre l’Église catholique.

En 1914, le moment de la revanche tant attendu par les Français arrive. Quatre ans, et des millions de morts plus tard, le but est atteint, l’Alsace et la Lorraine redeviennent française. Mais les Alsaciens tiennent à leur Concordat. Dans ces conditions, plutôt de devoir reconnaître que tous ces morts sont morts en vain, car l’Alsace veut rester allemande, le «père de la Victoire», Georges Clemenceau, cède: la République laïque rétribuera les prêtres alsaciens, comme l’avait fait l’Empire allemand.

C’est cet accord que le président Jean-Luc Mélenchon, si un miracle l’amenait à l’Élysée, voudrait abolir d’une signature. Mais il oublie alors que tous les termes de l’accord seraient abolis. Et qu’à défaut de récupérer toutes ses possessions, l’Église alsacienne pourrait alors récupérer les bâtiments. Et que les recettes générées, par exemple, par la cathédrale de Strasbourg, ne tomberaient plus dans l’escarcelle de la République, mais dans la sienne. Et si d’aventure, d’autres grands monuments comme le Mont Saint-Michel, l’abbaye de Cluny, la cathédrale d’Amiens, ou Notre-Dame de Paris suivaient, ce sont des recettes non négligeables qui passeraient de l’escarcelle de la République à celle de l’Église de France.

Tout cela n’est que spéculation, bien sûr, car Jean-Luc Mélenchon ratera pour la troisième fois d’affilée son accession au second tour de l’élection présidentielle. Mais un populiste lance volontiers des idées toutes faites, dont il ne mesure pas forcément la portée.

Autre aveu surprenant du leader des Insoumis, durant la même séquence: s’il abolirait le Concordat en Alsace, il étendrait à toute la France le régime social alsacien, plus favorable que dans le reste de la République.

Là aussi, c’est un héritage du destin tourmenté de l’Alsace et de la Lorraine entre 1870 et 1945. Car cette sécurité sociale alsacienne est une héritière directe des lois en faveur des ouvriers… promulguées par l’Empire allemand au début du XXe siècle. Pas tellement dans une vision sociale, mais plutôt dans une perspective productiviste: au mieux les ouvriers se sentaient bien au travail, au plus ils produisaient.

Si on suit le raisonnement de Jean-Luc Melenchon, l’Empire allemand aurait donc été plus social que la République française, malgré Jaurès, malgré Léon Blum et le Front Populaire, et malgré le Conseil National de la Résistance!

Là aussi, il faudrait tester la portée des paroles du leader des Insoumis. Soit il avait raison, soit il avait tort. Parce qu’une nouvelle fois, il n’aurait pas maîtrisé sa logorrhée?

Une écologie punitive n’aidera pas à venir à bout du réchauffement climatique


Les événements tragiques des dernières semaines, inondations catastrophiques et incendies de forêt qui se multiplient à travers le monde, ont donné un poids encore plus dramatique au rapport des experts du GIEC qui ont rappelé que les efforts actuels ne suffisent pas à enrayer le réchauffement climatique et que, quand bien même le feraient-ils, les effets du réchauffement actuel ne se dissiperaient pas du jour au lendemain.

Des efforts auraient effectivement dû être entrepris il y a une vingtaine d’années, notamment quand feu Jacques Chirac, en 2002, prononçait cette phrase maintes fois rappelée lors du IVeme Sommet de la Terre: « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »

« Chichi » avait le sens de la formule… mais on peut lui reprocher, à lui et aux dirigeants de l’époque, de s’être limité au constat.

Aujourd’hui, notamment sous l’impulsion des manifestations des jeunes pour le climat, la prise de conscience est beaucoup plus large, notamment au niveau des citoyens. Combien n’ont-ils pas investi dans une meilleure isolation de leur habitation, dans le choix d’appareils de chauffage moins gourmands, dans l’installation de panneaux photovoltaïques ou dans la préférence accordée aux boissons en bouteilles de verre plutôt qu’en bouteilles de plastique.

« Ne faites plus ceci, ne faites plus cela! »

Cela ne suffit évidemment pas, et la pression sur les citoyens lambda s’intensifie,

Une pression essentiellement négative : interdiction des voitures thermiques d’ici à 2035 et obligation d’acheter des voitures électriques bien plus chères, dont le caractère non-polluant est loin d’être démontré; promotion de la mobilité douce, comme si tout le monde pouvait se convertir au vélo (à nouveau électrique, tiens, tiens…) et comme si la pratique de la bicyclette aux Pays-Bas ou au Danemark, où aucune bosse ne bouche l’horizon, était tout aussi aisée au fond des Ardennes ou dans les rues les plus escarpées de certaines de nos cités.

D’autres gourous s’immiscent même dans la vie privée des personnes en exigeant une réduction de la consommation de viande (avec des contrôles aléatoires dans les cuisines particulières ?) voire la limitation du nombre d’enfants par famille, comme le professait Malthus jadis, ou comme l’a imposée la Chine communiste dans un passé récent.

Pareille écologie punitive n’a aucune chance de convaincre. Par ailleurs, cette pression sur les citoyen(ne)s qui vise à les rendre responsables principaux du réchauffement climatique est particulièrement inique.

Les plus gros pollueurs sont en effet industriels et étatiques, et à ce niveau-là, la pression, non des experts du GIEC, mais de ces multiples gourous de l’environnement, se fait de plus en plus discrète.

Réduire la navigation des super-tankers, bien plus polluants que la circulation automobile, et donc réduire drastiquement les échanges internationaux comme le suggèrent certains? D’accord mais en n’oubliant pas que certains de ces échanges permettent à des gens plus pauvres se survivre ? La lutte contre le réchauffement peut-elle s’accommoder d’une paupérisation croissante?

Renoncer à la voiture, fort bien, à condition d’organiser des transports en commun autrement efficaces et moins chers pour les usagers. Donc en leur consacrant des moyens, qu’il faudra bien trouver. Par des impôts dédicacés ? Il faudra alors bien expliquer les objectifs pour convaincre… comme cela n’a pas été fait pour l’augmentation du prix du gasoil chez nos voisins français. On n’a entendu personne, alors, défendre face à déferlante des gilets jaunes une mesure destinée à entrainer un changement de comportement. Une mesure punitive, à nouveau… On ne comprend par ailleurs pas pourquoi, par exemple, nos autorités n’ont pas déjà imposé une consigne sur les canettes en métal, et les petites bouteilles de plastique: cela épargnerait déjà de sérieux frais de ramassage et de dépollution.

Instaurer des taxes à l’entrée de l’Union Européenne pour les produits en provenance de pays qui ne respectent pas nos normes sociales et climatiques ? Pourquoi pas mais de telles taxes appliquées aveuglément ne frapperont-elles pas durement des pays pauvres, incapables sans aide de pays riches à enclencher le moteur de la lutte contre le réchauffement ?

Pour éteindre l’incendie qui consume notre maison commune, chacun doit apporter sa contribution, comme on le voit face aux inondations ou aux grands incendies meurtriers de forêts. Mais il appartient aux autorités d’organiser les services de lutte, les particuliers, eux, n’ont que leurs seaux ou leurs tuyaux d’arrosage pour tenter d’enrayer les flammes…