Austérité et liberté de la presse ont été au menu verviétois des journalistes européens


Par un hasard heureux, c’est à Verviers que je suis arrivé au terme de mes trois mandats successifs à la vice-présidence de la Fédération Européenne des Journalistes. Une aventure a pris fin sur les rives de Vesdre, en attendant, peut-être, une autre qui pourrait démarrer dans quelques semaines en terre irlandaise…

Le rassemblement, à Verviers, de 88 délégués, journalistes et permanents de syndicats ou d’associations de journalistes européens, venus de 29 pays, était une «première», et ne se reproduira plus dans le futur. Tout le monde n’a peut-être pas pris la mesure de l’événement, mais qu’importe: l’essentiel est dans le travail fourni au cours des deux journées de réunion, de lundi à mercredi, et de la mise en place d’une nouvelle équipe qui conduira les travaux de la FEJ dans les trois années à venir.

Que retenir de cette assemblée générale?

D’abord, en ouverture, la prestation de la ministre de la Culture et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles: Fadila Laanan n’a pas seulement prononcé un discours qui est allé au cœur des préoccupations des journalistes (http://europe.ifj.org/fr/articles/le-journalisme-en-tant-que-bien-public-selon-mme-laanan), elle a aussi répondu à une interpellation directe de l’assemblée,montrant ainsi, si besoin en était, qu’elle connaît les problèmes auxquels les journalistes sont confrontés. Des confrères français en ont d’ailleurs immédiatement twitté qu’ils échangeraient bien leur ministre contre la nôtre: on aura apprécié, chez Aurélie Filipetti!

Ensuite, la qualité des débats, qui ont porté sur les deux grands volets de l’action de la FEJ: la précarisation croissante du métier, dans toute l’Europe, et la défense de la liberté de la presse, comme l’illustrait la séquence tournée en début d’assemblée par Televesdre

Précarisation croissante, illustrée par une excellente interview de ma consœur et amie chypriote, Androula Georgiadou, réalisée par un jeune confrère de la «Meuse-Verviers», Jean-Philippe Embrechts: les motions adoptées par l’assemblée (http://europe.ifj.org/assets/docs/088/226/9ccbd58-37259e2.pdf) et aussi la Déclaration sur  Chypre (http://europe.ifj.org/assets/docs/084/178/2a17054-0fd8cb2.pdf) ont souligné que l’austérité aveugle ne constitue pas une réponse à la crise économique, et que si les journalistes ne veulent pas être exemptés des mesures générales qui touchent la population, leur rôle dans une société démocratique est encore plus menacé par cette austérité à tous crins.

Liberté de la presse: une motion belge sur la liberté de la presse en Turquie, l’exposé fait par Mehmet Koksal sur la situation actuelle dans ce pays, et la résolution de poursuivre, avec le nouveau comité directeur de la FEJ, l’action entreprise en la matière par le comité directeur sortant ont remis une nouvelle fois la situation dramatique des journalistes turcs emprisonnés à l’ordre du jour. Mais une déclaration, aussi, sur les nouvelles attaques subies par le grand journalistes franco-israélien Charles Enderlin, soumis à des attaques sournoises en raison de sa couverture du conflit israélo-palestinien, a voulu exprimer le soutien sans faille de la FEJ au journalisme libre et critique.

Nouveau SCLe travail reste à mener par la nouvelle équipe mise en place lors de cette assemblée générale, mais les délégués sont repartis de Verviers, gonflés à bloc. Pour la plupart d’entre eux cette visite en province de Liège, complétée mardi soir par une balade dans la Cité Ardente, était une première: toutes et tous sont repartis enchantés de leur séjour. Il y a là peut-être comme un signe encourageant pour l’ancienne cité lainière….