Le lobby électrique accentue sa pression


Le problème des voitures de société qui ressurgit à chaque élection, notamment sous l’angle fiscal, va prendre une nouvelle forme dès 2026: dans cinq ans, seuls les véhicules de société électriques à 100% bénéficieront d’une exonération intégrale. Pour les véhicules hybrides, la déductibilité ne sera plus que de 50%.

Mobilité réduite

Pour certain(e)s d’entre eux (elles) qui vivent à distance respectable de leur lieu de travail, pourrait ainsi poser de sérieux problèmes de mobilité, si l’autonomie des véhicules électriques ne s’étend pas sérieusement d’ici à cinq ans. Et puis on oublie qu’un certain nombre d’entreprises ne disposent que d’un nombre limité d’emplacements de parking, voire de pas d’emplacement du tout. Alors, les salarié(e)s devront-ils (elles) s’équiper à leurs frais? L’enfer est, on le sait, souvent pavé des meilleures intentions…

Une prétendue démarche écologique

Surtout, une nouvelle fois, cette décision à l’emporte-pièce relève une nouvelle fois d’une prétendue démarche écologique déjà rappelée plus d’une fois sur ce blog

Comment faire face à la hausse notoire de la consommation d’électricité que ce diktat entraînera? La question n’est évidemment pas abordée!

L’exploitation, dans des conditions inhumaines (travail des enfants, absence de normes de sécurité, inexistence de protection sociale) des mines de métaux rares appelés à épuisement rapide? Pudiquement évitée…

L’impossibilité actuelle de recycler les batteries de véhicules électriques usagés ou accidentés? Passée par pertes et profits, tout simplement!

Quand la politique passe les problèmes sous silence, ils ressurgissent tôt ou tard avec plus d’acuité. Et l’objectif de réduction des gaz à effets de serre d’ici à 20250 n’en apparaît que plus utopique.

Il y a cent ans naissait Paul Brusson, héros et humaniste


Parmi les innombrables personnes que j’ai rencontrées au cours de ma carrière professionnelle et para-professionnelle, il en est peu qui m’ont laissé une impression aussi profonde que Paul Brusson.

À l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, son petit-fils, Milan Jovic, qui l’a accompagné si souvent au camp de concentration de Mauthausen, où il avait été déporté à l’âge de 19 ans, a écrit un texte que je me fais un plaisir et un devoir de reproduire ici. Afin que son souvenir subsiste

PAUL BRUSSON – LE CENTENAIRE D’UN PASSEUR DE MEMOIRE

Il y a 100 ans, naissait à Ougrée Paul Brusson, le 29 avril 1921.  Comment mieux caractériser cet homme en disant de lui qu’il fut un homme engagé, se battant pour ses idées, son idéal, et pour servir ses concitoyens.

Paul Brusson fut déporté dans les camps de concentration nazis de 1942 à 1945.  A la libération, il s’engage dans la police communale, gravit les échelons un à un pour devenir le premier Commissaire en Chef de Liège après les fusions de communes.  Il consacra l’essentiel de son temps libre, une fois pensionné, à transmettre aux plus jeunes ce que fut l’horreur des camps nazis et ce à quoi peut conduire un absolutisme, une dictature, fusse-t-elle de droite ou gauche. 

En 2013, l’Athénée Royal de Montegnée, avec laquelle il participa à de nombreux voyages sur les lieux de la barbarie nazie, devint l’Athénée Royal Paul Brusson.  Membre fondateur des Territoires de la Mémoire, dont le parcours concentrationnaire est toujours accessible à la Cité Mnema, il s’éteint le 27 octobre 2011.  

En ce temps troublés, ou chaque faute politique est guettée, soulignée, il est bon de rappeler que son décès a créé un émoi commun toutes tendances politiques et confessionnelles confondues.  Puisse son travail de passeur de mémoire se perpétuer à travers les générations à venir

Je n’ai rien à ajouter à ce témoignage

Échec et mat aux pontes verviétois et au président du PS francophone


Les dés sont donc tombés à Verviers: le député fédéral Malik Ben Achour ne ceindra pas une écharpe mayorale à laquelle, dit-on, il n’était pas fondamentalement attaché: l’homme-lige du président du PS, Paul Magnette, s’est non seulement révélé incapable de trouver une majorité parmi les dix des treize élu(e)s qui subsistaient au sein du groupe socialiste au conseil communal de la Cité lainière, pour réenclencher une procédure hasardeuse qui lui aurait permis de remplacer Muriel Targnion au fauteuil mayoral, mais en plus, il a réussi à provoquer une nouvelle scission au sein du parti, qui se décompose désormais en trois groupes: les «Indignés verviétois», à savoir la bourgmestre et l’échevin Alexandre Loffet, exclus du PS, et la conseillère Laurie Maréchal, qui en a démissionné; le «groupe Aydin», qui rassemble cinq élu(e)s fidèles au controversé président du CPAS, Hasan Aydin; et cinq «orthodoxes», dont Malik Ben Achour lui-même.

Dix mois après la première déflagration, qui avait vu la bourgmestre tenter d’éjecter de son poste un président du CPAS, devenu infréquentable aux diverses composantes de la majorité alors en place (PS-PR-Nouveau Verviers), et les réactions en cascade, téléguidées depuis le boulevard de l’Empereur, siège du PS francophone, que cette initiative avait provoquée, on en revient au point de départ: Muriel Targnion est plus que jamais en place; Hasan Aydin continue à présider le CPAS, et les autres partenaires de majorité, avec ou non le cdH de l’ancienne Cité lainière, vont devoir tenter de gouverner la ville jusqu’aux prochaines élections communales en 2024.

Qui porte la responsabilité de cet échec?

Malik Ben Achour et Muriel Targnion se rejettent déjà par médias interposés la responsabilité de cette mauvaise farce. Plus globalement, et même si le MR et le cdH verviétois ont été et sont toujours traversés par de profondes divergences internes, c’est au sein du Parti socialiste de Verviers, et de la fédération Wallonie-Bruxelles qu’il faut chercher la responsabilité de ce fiasco qui laisse stagner une ville en phase de paupérisation et dont le centre-ville prend depuis des années des allures de désert commercial.

Le problème, au départ, était à la fois simple et délicat pour le PS. Muriel Targnion s’était déconsidérée, à la présidence d’Enodia, l’intercommunale faîtière de Nethys, par sa défense aveugle de la gestion de la société par son ancien administrateur-délégué, Stéphane Moreau, désormais aux prises avec la Justice. Hasan Aydin, lui, s’était signalé par son manque de collégialité, par son dédain des règles administratives et de certains prescrits légaux – par exemple quand il avait mobilisé du personnel du CPAS au profit de ses permanences sociales et de celles de l’échevin Antoine Lukoki – et par sa misogynie affichée.

La logique aurait voulu que le parti les écarte tous deux, quand Muriel Targnion, soutenue au départ par une majorité du groupe socialiste encore uni au sein du conseil communal verviétois a pris l’initiative d’une motion de défiance à l’endroit du président du CPAS. C’est alors que les choses se sont emballées, avec, in fine, l’exclusion de la bourgmestre des rangs du parti; celle de l’échevin des Finances, Alexandre Loffet; le départ de la conseillère Laurie Marechal. Et la mise en œuvre d’une motion de défiance, battue ensuite en brèche par le Conseil d’État, qui a fait de l’ancien président du Parlement de la Communauté française, Jean-François Istasse, le bourgmestre verviétois le plus éphémère.

Toute cette procédure, mise au point ou à tout le moins approuvée par le président du PS, Paul Magnette, soutien indéfectible de Malik Ben Achour, s’est faite au mépris même des statuts du Parti socialiste: ni Muriel Targnion, ni Alexandre Loffet n’ont comparu devant l’instance qui aurait dû évaluer leur comportement, mais ils ont été directement attraits devant l’instance… d’appel. Sans que personne, au sein du parti, ni à Verviers, ni au niveau de la fédération, ni à Bruxelles ne s’émeuve de cette violation des droits de la défense.

Même liberté avec les statuts du PS, au niveau verviétois: les fidèles de la bourgmestre ont été débarqués du comité de l’Union Socialiste Communale (USC) et remplacés par une direction provisoire, conduite par le directeur général en congé de la ville, qui n’a pas été validée par une élection. Nécessité fait loi, disait-on. Le résultat est qu’aujourd’hui, on en revient au point de départ.

La stratégie de Paul Magnette visait de toute évidence à éviter, à Verviers, un nouveau cas «Emir Kir», avec le président du CPAS, Hasan Aydin, qui bénéficie d’un soutien ouvert de la communauté turque de Verviers, et au-delà, des organisations turques de Wallonie et de Bruxelles, ainsi qu’on avait pu le voir lors d’une manifestation houleuse précédant une réunion du conseil communal, en juin de l’année dernière.

«Plumer la poule sans la faire crier»

L’espoir de Paul Magnette était, selon une expression bien connue, de «plumer la poule sans la faire crier». En clair, de se débarrasser définitivement de Muriel Targnion avec la complicité active de Hasan Aydin, puis d’écarter ce dernier à la fois du mayorat qu’il pouvait revendiquer en tant que deuxième score de la liste, et de la présidence du CPAS. Ce fut l’épisode, cousu de câbles blancs, des candidatures pour un échevinat à rentrer récemment à l’USC, et que Hasan Aydin a éludé en rentrant un acte de candidature au… mayorat verviétois.

Tout ceci renvoie à d’autres responsabilités dans la déglingue du PS verviétois, et, par voie de conséquence, de la vie politique à Verviers. À commencer par celle de l’ancien bourgmestre Claude Desama, qui a pavé la voie à Muriel Targnion, pour faire barrage à Hasan Aydin, avant de la dézinguer, la jugeant indigne d’exercer sa succession.

C’est sous l’impulsion de Claude Desama, également que le PS verviétois, à l’instar de ce qu’il a fait à Bruxelles avec Emir Kir, est parti à la chasse au vote ethnique, au point qu’une jeune élue d’origine turque, Duygu Celik avait dénoncé un vote organisé dans les mosquées, après le scrutin de 2012. Cela lui avait valu un qualificatif très peu amène de Claude Desama, aussitôt démenti par celles et ceux qui avaient guidé le parcours de la jeune femme, aujourd’hui attachée au cabinet de la ministre wallonne, Christie Morreale, en sciences politiques à l’université de Liège.

L’épisode ne laissera pas des traces qu’au sein du parti socialiste verviétois: les instances de la fédération verviétoise sont en cours de renouvellement, puisque le président fédéral, Alexandre Loffet, a été défenestré du PS. La bourgmestre de Limbourg, Valérie Dejardin, et celle de Dison, Véronique Bonni, sont en lice pour la présidence, et l’une d’entre elles est notoirement farouchement hostile à la bourgmestre de Verviers. Ajoutons à cela que le député wallon theutois, André Frédéric, et l’échevin malmédien Ersel Kaynak ont été, avec le désormais ministre wallon Christophe Collignon, chargés d’une mission de médiation qui a fait long feu à Verviers, tandis que l’ancien ministre et bourgmestre de Dison, Yvan Ylieff; le député hervien et ancien secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet; ou le député provincial, ancien bourgmestre de Welkenraedt et ancien président de la fédération verviétoise du PS, Claude Klenkenberg, dénonçaient les atteintes aux statuts qui ont émaillé le processus.

Il y a très longtemps, à l’époque où le PSB-BSP était encore uni au plan national, un de ses slogans de campagne était «fort et uni, sterk en eensgezind».

À Verviers, les adversaires du PS peuvent désormais paraphraser François Mauriac parlant de l’Allemagne, et dire qu’ils l’aiment tellement qu’ils sont heureux qu’il y en ait… trois.

En attendant, la ville de Verviers attend des initiatives politiques mobilisatrices…

Le football européen menacé sans la moindre vergogne par ses grands clubs


Ainsi donc, douze grands (?) clubs européens veulent pratiquer l’entre-soi. Enfin quand on dit européen, on dit surtout anglais (Manchester City, Manchester United, Arsenal, Liverpool, Chelsea, et Tottenham), italiens (l’AC Milan et l’Inter, et la Juventus); et espagnols: le Real et l’Atletico Madrid, et Barcelone.

Intéressant à noter: les clubs allemands, on pense surtout au Bayern de Munich et à Dortmund, indispensables à la compétition fermée que ces clubs veulent mettre sur pied, ne sont pas associés à l’initiative. Non plus que le Paris Saint-Germain, dont les responsables ont déjà fait savoir qu’ils n’y sont pas favorables.

Le nombre de clubs d’Outre-Manche à la base de l’initiative le montre clairement: il s’agit pour l’Angleterre d’assurer sa main-mise sur ce championnat hypothétique.

Leur but, sans doute, est de se partager entre eux le droits de télévision faramineux que pareille compétition pourrait susciter. Même s’ils toléreraient, par bonté d’âme, quelques formations qui pourraient, à l’occasion, participer à ce championnat de pacotille sur invitation. Histoire de «mouiller» quelques autres fédérations?

Les plus endettés

Ce qu’il faut noter tout d’abord, c’est que les clubs qui osent ainsi proposer de mettre tout le football européen en marge de leur compétition sont parmi les clubs les plus endettés de la planète. Manchester City, Manchester United, Liverpool, Tottenham, Arsenal, Chelsea, le Real Madrid, Barcelone, ou l’AC Milan, pour ne parler que de ces clubs sont aux mains soit d’oligarques richissimes, soit de capitaux arabiques, soit de consortiums internationaux, dont la préoccupation majeure est d’obtenir un retour sur investissement.

C’est ainsi, notamment qu’un derby milanais, a été délocalisé et s’est joué, naguère, à une heure totalement indue pour les tifosi, mais qui permettait une retransmission télévisée en Chine, où les recettes générées intéressaient éminemment les propriétaires des clubs.

Voilà donc le genre de compétition auquel rêvent les fantoches qui dirigent ces clubs au nom des capitaux qui les contrôlent!

L’hypothèse a déjà fait réagir: les commentateurs du Match of the Day 2, dimanche soir, sur la BBC, ne cachaient ainsi pas leur hostilité à un projet qui dénaturerait complètement la Premier League, et qui ne permettrait plus, par exemple, à un club comme Leicester, un récent champion-surprise, de tenter sa chance en Ligue des Champions.

Autre réaction, celle des supporters de Leeds qui a suggéré qu’on ne mentionne plus les noms de ces clubs renégats en télévision, ce qui a donné lieu à quelques périphrases amusantes, ce lundi, dans La Tribune, l’émission sur commandite de La Une.

Le président de la Fédération allemande de football, Christian Seifert, a lui aussi réagi très négativement, et même le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dont on ne connaît pas les affinités sportives, s’y est déclaré hostile.

L’UEFA également a fait connaître son opposition au projet, en menaçant de suspensions non seulement les clubs qui participeraient à pareille compétition, mais aussi les joueurs qui y prendraient part. Ce serait parfait, si la fédération européenne, et la FIFA, l’instance mondiale du football, pouvaient se prévaloir d’une réelle indépendance par rapport à l’argent. Peut-être récoltent-elles aujourd’hui ce qu’elles ont semé…

Vérité d’un jour en bord de Vesdre, mensonge huit mois plus tard…


Le conseil communal de Verviers s’est réuni en présentiel ce mercredi soir, car l’événement était d’importance: les élus de l’ancienne Cité lainière étaient invités à retirer la motion de méfiance mixte qu’ils avaient approuvées le 21 septembre 2020, pour écarter la bourgmestre PS, Muriel Targnion, et la remplacer par l’éphémère mayeur Jean-François Istasse. Ce qui supposait une autre motion de méfiance, alambiquée celle-là, pour écarter de la magistrature suprême Hasan Aydan, président du CPAS et successeur naturel de la bourgmestre défenestrée, mais le réinstaller tout de même à la tête du Conseil de l’aide sociale.

Le retrait de cette motion devait permettre de contourner le prescrit du Code wallon de la démocratie locale, qui impose un délai d’un an entre le dépôt de deux motions de méfiance, et la voie sera dès lors libre à Malik Ben Achour, grand instrumentaliste de cette machinerie, de devenir à son tour bourgmestre, le 26 avril. Si toutefois aucun grain de sable ne vient gripper la mécanique, et sous réserve que le Conseil d’État, s’il est à nouveau saisi du problème, n’y déniche pas une autre défaillance juridique.

L’événement n’a finalement pas eu lieu, puisque… Malik Ben Achour lui-même a demandé le report du vote sur ce point. Il faut dire que seuls vingt-six élus se sont retrouvés en séance, et que le groupe socialiste, fort en principe de treize mandataires, était privé de ses exclu(e)s, Muriel Targnion, Alexandre Loffet, et Laurie Maréchal, ce qui n’en laisse plus que dix. Mais que les absences de l’échevin Antoine Lukoki; du président du CPAS, Hasan Aydin; et des conseiller(e)s Chimaine Nangi, Saïd Naji, et Mohammed-Anass Gallass ne laissaient subsister que cinq représentant(e)s. Mais sans doute n’est-ce que partie remise? Et l’installation d’une nouvelle majorité renvoyée… aux calendes grecques?

La motion de méfiance à l’égard de Muriel Targnion n’en reste pas moins, comme l’a rappelé mon ancien confrère Franck Destrebecq, dans le journal qui m’employait et ne me rémunérait pas assez à mon goût (air connu) (https://www.lavenir.net/cnt/dmf20210413_01572015/nouvelle-majorite-le-26-avril-peut-etre), motivée par «la mise en péril de la majorité sur base de la scission du groupe PS (…) à la suite d’une tentative de motion de méfiance individuelle avortée, déposée le 7 juillet 2020, à l’égard d’un de ses membres, Monsieur Hasan Aydin (PS), président du CPAS».

L’épisode a valu à la bourgmestre verviétoise d’être exclue du PS, au terme d’une procédure à dire vrai très peu orthodoxe, orchestrée par le président du parti, Paul Magnette, qui s’est rangé derrière le député fédéral verviétois, toujours en place en attendant de devoir démissionner du Parlement fédéral, s’il ceint l’écharpe mayorale à Verviers.

Dans la foulée, l’échevin Alexandre Loffet a, lui, été suspendu par le parti, tandis que la jeune conseillère Laurie Maréchal, écœurée par ces manœuvres de coulisse, en a démissionné, non sans avoir au préalable exigé, avec un certain panache, que son portrait de jeune élue soit retirée de la devanture du siège du PS, Boulevard de l’Empereur à Bruxelles.

«Expressément»

La quadrature du cercle, pour le PS verviétois, est de confirmer la mise à l’écart de Muriel Targnion, tout en instrumentalisant l’exécution de Hasan Aydin qui, non seulement ne se verra pas confier le mayorat, mais va, si l’ingéniérie politicienne mise en place par ses propres «amis» aboutit, perdre aussi la présidence du CPAS.

L’astuce? Reprendre, comme l’a évoqué mon ancien collègue, les termes de la motion de méfiance individuelle déposée à son égard par les conseillers socialistes qui avaient soutenu Muriel Targnion en juillet 2020, avant de se «raviser» opportunément par la suite.

«Pour rappel, cette motion comportait cinq pages d’argumentaire (auxquelles les signataires de la présente motion renvoient expressément)» explique le texte de la nouvelle motion de méfiance collective qui sera soumise aux élu(e)s verviétois(es) le 26 avril prochain.

Il était question, a rappelé Franck Destrebecq, «d’un certain nombre d’opérations problématiques au regard des règles», de «décisions que nos considérons non conformes à la loi»; «d’inconduite d’Hasan Aydin envers ses collègues», d’«accusations diffamatoires lancées publiquement à leur encontre» et de « pratique de l’insulte et de l’intimidation, en particulier envers les femmes qui s’engagent en politique» (qui) «ne fait pas partie de nos valeurs».

Cohérence?

Pour les partis actuellement associés au PS dans la gestion (?) de la ville de Verviers, le MR, le NV (Nouveau Verviers), ainsi que pour le cdH, invité à s’unir à l’attelage, le texte ne doit pas poser de problème, puisqu’ils s’étaient déjà ralliés au projet de motion déposé par Muriel Targnion à l’endroit de son président de CPAS.

Mais, au sein du PS, il faudra tout de même une sérieuse explication pour justifier pourquoi le dépôt d’une motion, en juillet 2020, a valu à la bourgmestre socialiste de Verviers d’être exclue de son parti et d’être chassée de sa fonction, alors qu’en avril 2021, le vote d’une même motion permettra à un autre élu socialiste de reprendre son écharpe, avec la pleine approbation du président du PS lui-même!

Muriel Targnion a-t-elle eu le tort d’avoir raison trop tôt? Notre impression est plutôt que ces mois d’empoignades politiciennes à Verviers qui font honte à la démocratie avaient pour seul but d’écarter de sa fonction une bourgmestre dont l’action, notamment en tant que présidente du conseil d’administration de Nethys, avaient heurté de front la volonté présidentielle de se débarrasser de l’image désastreuse collée à son parti par la gestion calamiteuse de l’intercommunale liégeoise et de ses filiales. Et que les reproches formulés à l’égard du président du CPAS étaient fondés. Mais alors, pourquoi n’avoir pas pris l’initiative, il y a un an, alors que la gestion d’une ville de plus en plus paupérisée et vidée de ses commerces requérait déjà l’urgence?

L’impasse constatée depuis des mois n’aurait-elle pas justifié par ailleurs l’envoi à Verviers d’un(e) commissaire spécial(e), voire, devant l’impasse prolongée, une démission collective des bourgmestre et échevin(e)s, et un retour aux urnes anticipé pour rebattre les cartes?

La procédure utilisée ici, au mépris des statuts internes du PS, prend tellement des allures de «chasse à la sorcière»; la reprise des arguments que Muriel Targnion à l’égard de celui qui a réaffirmé son droit à exercer le mayorat témoigne d’un tel cynisme que la confiance du public dans l’institution communale mettra longtemps à se rétablir. Et risque de bénéficier aux populistes de tous poils, qui n’auront qu’à se baisser pour ramasser les suffrages des déçus de la démocratie.