Interdiction de parler sa langue à l’école: les Wallons ont connu cela!


La presse flamande s’est faite l’écho, aujourd’hui, d’une étude universitaire menée au niveau de l’enseignement néerlandophone, où, a-t-on appris, les écoliers d’origine turque ou marocaine sont punis, s’ils parlent leur langue quand ils sont en récréation. Et certaines associations de s’en émouvoir, pour évoquer le spectre du racisme.

Première observation: pareille interdiction doit être faite, ou  a été faite, aux jeunes francophones fréquentant l’enseignement en langue néerlandaise à Bruxelles. Sans nécessairement susciter pareilles objections, côté flamand. Mais en provoquant sans doute de plus vives protestations, côté francophone.

ProvinciaWalloniaeDans la mémoire wallonne, la mesure devrait trouver un écho. Car, si cette époque s’éloigne dans le passé, il fut  un temps où les jeunes élèves, qui parlaient wallon dans leur famille, se voyaient interdire eux aussi de s’exprimer dans leur langue en cour de récréation. Moyennant punition également.

L’idée, derrière cette chasse au wallon, était d’élever globalement le niveau des élèves, en leur faisant pratiquer une langue de culture universelle, qui, pour être cousine du wallon, n’était pourtant pas la leur, à l’origine. Le résultat, quelques décennies plus tard, est que la pratique du wallon s’est largement réduite en Wallonie. Mais il n’en a pas disparu pour autant.

Dans le cas des jeunes élèves «allochtones» de Flandre (pardon Mme Milquet!), le propos est sans doute légèrement différent: il s’agit de les intégrer plus rapidement à la société dont ils font partie. Accessoirement, peut-être, l’interdiction vise-t-elle à les empêcher de s’en prendre à leurs enseignants dans une langue que ceux-ci ne pratiquent pas. Alors, parler de racisme, dans pareil contexte, c’est peut-être taper à côté de la cible. En plein.