Et si on réformait l’index pour qu’il réduise l’inégalité sociale?


Appliquer l’index intégralement, comme le défend le ministre socialiste fédéral de l’Économie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne, ou en exonérer une partie des charges patronales, comme le suggère son collègue libéral des Classes moyennes, David Clarinval? Le débat, au sein du gouvernement fédéral, va une nouvelle fois opposer la gauche et la droite, en attendant la conclusion d’un compromis.

Le débat autour de l’index n’est pas neuf… et il va rarement au fond des choses.

Côté patronal, le mécanisme est souvent remis en cause. En mettant en avant le handicap de compétitivité que subissent nos entreprises à l’égard de leurs concurrentes étrangères, établies dans des pays où les adaptations de salaires à l’indice de prix ne sont pas automatiques. Au sein de l’Union européenne, la Belgique et la Grèce sont, sauf erreur de ma part, les seuls pays à conserver cette adaptation systématique.

Un mécanisme de protection sociale favorable à l’économie, mais qu’il faudrait sans doute réformer…

L’index est incontestablement un mécanisme de protection sociale, que la gauche en général, les syndicats en particulier, défendent avec raison. Pour l’oublier toutefois, dès qu’il est question de la fixation de la norme d’augmentation des salaires. Au point que les syndicats n’hésitent pas à plaider une augmentation plus forte des salaires, dans les secteurs économiques qui se portent bien, quitte ainsi à oublier la solidarité entre travailleurs sur laquelle ils sont censés baser leur action.

Surtout, côté syndical, on n’échappe pas à la critique patronale selon laquelle, quand ils se plaignent de la modestie de la norme ainsi fixée, ils oublient le mécanisme d’indexation automatique des salaires et des allocations sociales. Que la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) met d’office en cause dans la foulée. Retour au paragraphe précédent.

Reste que pour les chefs d’entreprise, aujourd’hui, et spécialement aux dirigeants des Petites et Moyennes Entreprises (PME), l’indexation répétée des salaires depuis un an, ajoutée à l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie, pose un problème aigu de gestion. Qui débouche parfois sur des propositions d’économie, voire sur des réductions d’emploi.

Et pourtant, quand on y réfléchit bien, ce mécanisme de protection sociale, favorable à l’économie, puisqu’il préserve le pouvoir d’achat des consommateurs, a un effet pervers: son application mécanique… creuse l’inégalité sociale.

Dès lors que tous les salaires et toutes les allocations sociales augmentent de la même manière en pourcentage, l’écart devient en effet plus grand entre les bas et les hauts salaires, à chaque adaptation salariale.

Le paradoxe n’est pas difficile à démontrer: au 1er avril dernier, le salaire minimum interprofessionnel a été fixé en Belgique à 1806,16 euros. Imaginons une augmentation de 5% (90,30 euros), il serait ainsi porté à 1896,46 euros. Un salaire de 2500 euros, lui, augmentera de 125 euros pour se chiffrer à 2625 euros. Et quand on envisage des salaires plus importants, de 5000, de 10000, de 15000 euros mensuels, ou plus, on voit qu’à chaque application mécanique de l’index, l’écart se creuse de plus en plus.

Comment corriger cette dérive?

Le thème mérite un examen en profondeur. On pourrait par exemple imaginer un «lissage» de l’application de l’index, qui serait entier pour les plus bas salaires, et se réduirait par paliers vers les plus hauts salaires, où son application ne serait que partielle.

On voit d’ici le problème: où placer les curseurs? Les empoignades à ce sujet pourraient être homériques.

Un rappel : lors d’une dernières négociations des conventions collectives de travail pour la presse écrite quotidienne par l’association des journalistes professionnels (AJP) -une «organisation corporatiste» comme l’a qualifiée un jour avec mépris la secrétaire générale de la CSC- les augmentations barémiques mises en place au moment où les journaux connaissaient leur âge d’or, étaient mises en cause par les éditeurs de quotidiens. La volonté des journalistes était de les conserver, surtout en faveur des journalistes débutant(e)s. La solution: les «lisser», et de ne plus conserver que… l’indexation pour les salaires des journalistes comptant 30 années d’ancienneté ou plus. Le système a perduré… et personne ne s’en est plaint.

Des empoignades homériques peuvent toujours se conclure par des accords… si chacun veut y mettre du sien.

La Flandre réfléchit à son tour à des «barrages écrêteurs»


Un an pile après les inondations catastrophiques qui ont frappé la Wallonie, et plus particulièrement les bassins de la Vesdre, de la Hoëgne, et de l’Ourthe, le gouvernement régional flamand s’est vu remettre un rapport d’expertise, qui préconise les mesures à prendre afin d’éviter au nord du pays une catastrophe de même type, et dont elle n’est pas à l’abri.

Parmi les mesures proposées, une vieille idée, déjà proposée il y a plus d’un quart-de-siècle pour la vallée de l’Ourthe, régulièrement victime des caprices de la rivière, par le défunt ministre wallon et liégeois des Travaux, Jean-Pierre Grafé (PSC, qui n’était pas encore devenu le cdH puis Les Engagés).

Le principe d’un tel ouvrage est simple: en situation normale, il laisse s’écouler l’eau de manière tout à fait naturelle. Et dès que les précipitations gonflent le cours, il retient une partie du trop-plein et inonde une zone définie par avance. Une fois les éléments calmés, l’eau ainsi retenue s’évacue lentement, comme l’eau s’évacue d’un évier.

La solution a déjà été mise en œuvre il y a longtemps dans diverses régions françaises. Mais en Wallonie, la suggestion de Jean-Pierre Grafé ne s’est jamais concrétisée. Pourquoi? Essentiellement par l’impossibilité de définir des zones volontairement inondables. Sans doute parce que aucun propriétaire ne souhaitait voir ses pâtures mises régulièrement sous eau.

L’implantation d’un barrage écrêteur permet de choisir la zone à inonder en cas de montée importante des eaux…

La Flandre mettra-t-elle en œuvre le projet de Jean-Pierre Grafé? Lydia Peeters, la ministre libérale flamande des Travaux publics et de la Mobilité, s’est montrée fort prudente. Il faudra, a-t-elle déclaré, examiner le rapport d’expertise et envisager chacune des mesures préconisées afin d’éviter à la Flandre un cataclysme semblable à celui qui a frappé la Wallonie l’an dernier.

S’agissant des barrages écrêteurs, les propriétaires flamands risquent fort de se montrer aussi frileux que leurs alter ego wallons. À moins que les événements de la mi-juillet 2021 aient fait changer la perspective?

En Wallonie, dans la vallée de la Vesdre notamment, des zones naguère habitées vont être déclarées inconstructibles, et les personnes sinistrées, malgré les dédommagements importants qui leur seront versés, risquent d’avoir des difficultés à retrouver des logements équivalents, dans un environnement proche. Au fait, le moment de ressortir des tiroirs l’idée de barrages écrêteurs ne serait-il pas opportun?

Sans crédibilité, pas de confiance dans la démocratie


Si la déontologie journalistique interdit de traiter des sujets dans lesquels on est personnellement impliqué(e), dès lors que le problème est résolu, la réserve peut, à mon sens être levée. Surtout si le propos n’est pas de défendre une thèse, mais d’en tirer des leçons.

L’affaire, en soi, est simple: des riverains d’une rue où des égouts ont été implantés et où des trottoirs ont été aménagés en 2013-2014, ont contesté des taxes sur l’implantation de l’égout, sur le raccordement à l’égout, et sur la construction des trottoirs, dont le montant leur a été réclamé en décembre 2020, soit plus de six ans après la fin des travaux. Et ils ont obtenu gain de cause: les taxes ont été annulées par le collège communal, de Dison en l’occurrence, après audition de l’avocate en charge du dossier, qui n’a donc jamais atterri en Justice. Et elles leur seront remboursées.

L’affaire a été évoquée par le quotidien qui m’a employé pendant de nombreuses années et qui (air connu) m’a rétribué pour ce faire insuffisamment à mes yeux. Et les responsables communaux, invités à expliquer leur revirement, ont soigneusement botté en touche.

«L’avocat des riverains a mis en valeur que le règlement n’a pas été publié aux valves communales, ce qui l’a rendu caduc», a ainsi balayé l’échevin des Finances.

Le problème est que cet argument… ne figurait nullement dans la requête de la plaideuse. Laquelle soulignait une pratique douteuse, sinon inadmissible: la mise en œuvre, pour l’enrôlement de ces taxes, de règlements communaux à… caractère rétroactif.

La manœuvre était mal ficelée: la référence renvoyait à deux règlements différents, l’un du 17 septembre 2018, l’autre du 17 novembre 2014, tous deux postérieurs à l’exécution des travaux. Dans l’un et l’autre cas, une règle fondamentale était ainsi violée: «selon la Cour de cassation, la non-rétroactivité doit être considérée comme un principe général de droit dont le respect s’impose notamment aux administrations locales de manière contraignante», rappelait le recours introduit par l’avocate au nom des riverains.

La manœuvre était aussi sournoise: le règlement qui s’appliquait pour l’enrôlement de cette taxe précisait que cet enrôlement devait s’effectuer dans les trois ans suivant l’achèvement des travaux. Le délai d’enrôlement était donc prescrit. On peut mieux comprendre pourquoi ces taxes ont été annulées avant d’être soumises à l’examen d’un juge!

Des travaux qui donnent de avantages privés ou qui relèvent de la mission de service public?

Les règlement visés n’étaient pas motivés, «mais l’objectif de ces taxes semble certainement être le suivant: permettre à la Commune de récupérer tout ou partie des dépenses effectuées par elle pour créer, améliorer les voiries, car ces travaux sont censés apporter une plus-value aux propriétaires, bénéficiant ainsi aux contribuables», ajoutait le recours.

«En ce qui concerne spécifiquement les trottoirs, cette dépense a été réalisée par la Commune dans l’intérêt général, en vue de profiter éventuellement à la communauté, alors que seul un groupe limité de redevables est soumis à la taxe. Il est donc manifestement déraisonnable et contraire aux principes d’égalité et de proportionnalité d’appliquer la taxe lorsque le propriétaire ne tire pas d’avantage de l’égout placé ou des trottoirs réalisés» poursuivait le texte.

La Commune ne respecte pas non plus le principe d’égalité lorsqu‘«elle fait supporter par une partie des contribuables (…) des travaux de voirie (revêtement et égouttage) visant à faciliter la sécurité et le flux des véhicules dans la localité, c’est-à-dire lorsqu’elle assure sa mission de service public» ajoutait l’avocate.

On pourrait ajouter que l’égouttage et l’épuration sont des objectifs imposés par l’Union européenne à ses États-membres, et, partant, à la Région et aux différentes communes: n’envisager les travaux que sous l’angle d’hypothétiques plus-value privées est en soi suffisamment spécieux.

Cette argumentation détaillée montre surtout que l’échevin des Finances, interrogé par une de mes ex-collègues, ne connaissait pas du tout son dossier, ou s’est payé la tête de son interlocutrice.

La bourgmestre, qui s’exprimait elle aussi, a renvoyé la patate chaude à son prédécesseur, en place au moment de la réalisation des travaux, oubliant qu’elle avait eu deux ans pour tenter de sauver les meubles. Et elle a incriminé les services communaux, en assurant que les procédures avaient été redéfinies, depuis lors, pour éviter que pareille méprise se reproduise dans le futur. Évitant ainsi toute réponse sur les objections soulevées au principe même de ces taxes.

Les explications semble traduire à tout le moins un malaise au sein même de l’administration communale, à la fois au sein du groupe majoritaire et entre le collège communal et son personnel.

Elles interrogent surtout sur la désaffection constatée, notamment des jeunes électrice et des jeunes électeurs, à l’égard de la démocratie. Ce n’est pas en se défaussant de ses responsabilités, à quelque niveau que ce soit, qu’on pourra les inciter à revoir leur opinion…

Pourquoi pas des moyens publics urgents pour nettoyer les berges et les lits de la Hoëgne et de la Vesdre?


On ne soulignera jamais assez le dévouement des bénévoles qui, chaque semaine, répondent aux appels qui leur sont lancés, pour venir débarrasser les berges de la Hoëgne et de la Vesdre des multiples déchets qui y ont été déposés par les crues catastrophiques de la mi-juillet.

C’est un travail de fourmis qui a été ainsi entrepris, au point d’ailleurs, comme le révèle un reportage de Vedia, la télé régionale verviétoise, certain(e)s d’entre eux (elles) se sont ainsi surnommé(e)s «Les fourmis de la Hoëgne».

https://www.vedia.be/www/video/info/environnement/des-fourmis-sur-les-berges-de-la-hoy-gne-_106698.html

Si l’on peut, et qu’on doit, être admiratifs pour les bénévoles qui s’activent ainsi de semaine en semaine, il paraît évident que leurs efforts ne suffiront pas à débarrasser les rivières des nombreux débris qui encombrent non seulement leurs berges mais aussi leurs cours. On ne dénombre ainsi plus les arbres qui gisent au milieu de la Vesdre et qui, en cas de nouvelles pluies exceptionnelles, seront à nouveau déplacés et viendront éventuellement s’accumuler sous les tabliers de certains ponts, accentuant ainsi encore la montée des eaux.

Une question se pose aussi: les risques pris par ces bénévoles sont-ils couverts par leurs assurances familiales, ou des assurances collectives ont-elles été souscrites pour faire face à tout problème éventuel?

Ce qui interpelle surtout à ce stade, c’est le désintérêt apparent des pouvoirs publics pour ce problème.

Quels pouvoirs publics? Pas les communes concernées, bien entendu, dont les services techniques ont largement souffert des inondations qui ont frappé indifféremment infrastructures publiques et bâtiments privés. Les bourgmestres concerné(e)s ont suffisamment souligné la solitude dans laquelle ils avaient été laissés face à la catastrophe: aujourd’hui, ils et elles ne sont pas plus en mesure de prendre cet indispensable travail de curage à bras-le-corps.

En principe, la gestion des cours d’eau est du ressort de la Région wallonne: on devrait donc s’attendre à la voir s’activer pour curer, et approfondir le lit des rivières avant que les pluies hivernales ne forcent à remettre l’opération aux calendes grecques. On plaidera sans doute que le ministère wallon des Travaux est déjà lui-même absorbé par la remise en état de nombreuses voiries, et que le recours aux entreprises privées passe par une procédure d’appel d’offres, par définition plus longue, qui doit peut-être être engagée par les communes sinistrées elles-mêmes? En pareil cas, une procédure d’urgence ne pourrait-elle être définie pour permettre d’intervenir vite et bien?

Et puis si l’armée a été engagée avec succès pour apporter une aide d’urgence aux sinistrés, ne pourrait-elle pas, elle, mettre en œuvre des moyens pour parer au plus pressé? De la même manière, la Protection civile dispose de moyens techniques déployés au plus fort des catastrophes, mais qui sont ensuite stockés dans des hangars, en attendant les prochains événements dramatiques. Là aussi, cela ne ferait-il pas sens de dépêcher des hommes et du matériel, pour au moins enlever tout ce qui peut faire obstacle à l’écoulement naturel de l’eau?

Reste un détail compliqué, il est vrai: l’armée et la Protection civile dépendent du pouvoir fédéral, et celui-ci ne peut les engager sans être sûr que des contestations ne viendront pas le contrarier, ici venant du nord du pays…

La Hoëgne, la Vesdre, et les rivières en crue en juillet dernier resteront ainsi en l’état pour des semaines et des mois encore. On croise les doigts pour que l’hiver ne soit pas caractérisé par des chutes de neige ou des pluies abondantes. Sans quoi de nouveaux dégâts seront à déplorer…

Applaudir les infirmières ne suffit pas…


Proclamer une «journée internationale des infirmières» ne suffit pas. Les applaudir comme elles l’ont été lors… de la première vague du Covid, l’année dernière, n’a pas duré. Aujourd’hui, les établissements de soin sont en manque de personnel infirmier. Et le phénomène n’est pas national: au Québec, la quête à l’étranger d’infirmier et d’infirmières ne fait que croître: de quelques centaines il y a un an ou deux, on en est à quatre mille pour cette année 2021. Avec, là comme chez nous et plus encore en France, une désertification hospitalière marquée dans certaines régions.

En Belgique, on fait de la corde raide pour l’instant. Car le métier n’exerce plus autant d’attrait qu’il y a une dizaine, une vingtaine ou une trentaine d’années.

Les causes? La pénibilité de la fonction, sans aucun doute, à la fois en matière de service et d’horaires à assurer de manière constante. Un manque de considération global, peut-être, malgré l’embellie qui s’était marquée lors de la première vague de la pandémie.

La question des rémunérations, elle, a été abordée avec l’introduction d’un nouveau modèle salarial, qui se traduit par une classification assez détaillée des fonctions, auxquelles des barèmes sont attribués.

Le but, globalement, était de revaloriser la fonction hospitalière, même si la suppression des primes pour spécialisations et expertises, maintenues pour le personnel en place, mais désormais intégrées au mécanisme barémique, ne s’est pas fait sans heurts.

Toujours est-il que la question du recrutement se posera tôt ou tard avec plus d’acuité, car à mesure que des infirmiers et infirmières s’en iront, soit vers d’autres horizons, soit à la retraite, il deviendra de plus en plus difficile, voire impossible de les remplacer.

Dans certains hôpitaux, on en est d’ailleurs déjà au recrutement d’infirmières et d’infirmiers étrangers pour remplir les cadres. Et leur intégration ne se fait pas toujours sans mal, non en raison d’un défaut de formation, mais parce que les pratiques ne sont pas nécessairement les mêmes dans les pays d’où ils et elles proviennent, et celles qui sont en vigueur dans nos pays.

À plus long terme, on peut imaginer que ce recrutement à l’étranger ne fera que s’intensifier… ce qui peut poser un problème de couverture dans les pays concernés.

Il s’en trouvera peut-être, alors, pour se plaindre d’une «invasion» et dénoncer l’occupation par des étranger(e)s d’emplois «destinés aux Belges». Nous ne sommes pas à l’abri, en effet, d’une «Zemmourisation» des esprits.

Ce serait peut-être le moment de rediffuser le sketch de Fernand Raynaud sur le Franchouillard qui «n’aime pas les étrangers parce qu’ils mangent le pain des Français». Et qui parvient à obtenir le départ du seul étranger établi dans un village où on ne mange désormais plus de pain… puisque cet étranger était boulanger.

Inondations catastrophiques dans la vallée de la Vesdre: revoir le passé pour baliser l’avenir


Alors que les vallées de la Vesdre, de la Hoegne ou de l’Ourthe portent encore, pour un temps encore assez long, les stigmates des inondations catastrophiques de la mi-juillet, une enquête judiciaire vise à désigner des responsabilités humaines dans ce désastre, et une commission d’enquête parlementaire est réclamée pour analyser les failles éventuelles du système d’alerte, de la gestion des barrages, et de l’orgàisation des secours.

Souvent, le barrage d’Eupen est pointé du doigt, pour n’avoir pas suffisamment délesté avant le début des pluies diluviennes qui ont fait rage sur l’ensemble du bassin, quand bien même pareil délestage préalable aurait sans doute déjà gonflé le flot. Il appartiendra aux analystes de s’exprimer à ce propos.

Inondations périodiques

Mais face à pareille catastrophe, il est aussi utile de se repencher sur le passé, notamment pour voir si le déchaînement des éléments que nous avons connus le mois dernier était inédit, et si les barrages, à partir du moment où ils ont été construits, ont été utilisés à bon escient pour réduire l’impact des inondations.

C’est ce qu’a fait l’excellent historien Paul Delforge, sur le site de l’institut Jules Destrée, et cr texte (http://www.institut-destree.eu/wa_files/2021-08-10_paul-delforge_barrage-vesdre.pdf?fbclid=IwAR3y2vDMwWjKX2gZ_27FhJIVKLTwcNMubVoBJytCLU0vlz9eD1fAYlLvolw) mérite à coup sûr l’examen.

On y apprend, notamment, que les inondations de la vallée de la Vesdre, pour n’être peut-être pas aussi dévastatrices que celles de cet été, ne sont absolument pas exceptionnelles.

« De la vaste documentation qu’il a rassemblée sur les périodes les plus anciennes, Remacle J. Detrooz remarquait déjà en 1856 combien les crues avaient été nombreuses dans l’Histoire, celle du 15 janvier 1643 ayant particulièrement marqué les esprits » écrit notamment Paul Delforge.

« Le 10 août 1498, précise-t-il, le pont en bois de Hodimont fut entraîné par les eaux. Il fut alors remplacé par un pont en pierre (pont des Récollets). Le 2 juillet 1723, la Vesdre qui s’est gonflée d’un coup fond avec tant de violence sur la digue du moulin qu’elle parvient à l’entraîner. La manufacture de la laine cesse toute activité faute d’eau dans le canal ; la même catastrophe se reproduit deux ans plus tard, rapporte un autre chroniqueur. Les 11, 12, 13 décembre 1740, des crues extraordinaires font déborder les rivières. Il y a plusieurs morts. Au début du XIXe siècle, la Vesdre se déchaîne encore à plusieurs reprises, par exemple en 1826, provoquant de forts dégâts sur la route de la Vesdre en construction. Le souvenir des débordements de 1803 (montée des eaux de trois mètres en une demi-heure à Dolhain) reste vivace quand se succèdent trois inondations majeures (montée du niveau d’un mètre et demi en quatre à cinq heures) le 2 mars 1843, le 15 août 1844 et surtout le 31 janvier 1850 », poursuit l’historien. La rapidité de la montée du flot en 1803 notamment n’est pas sans évoquer les événements récents.

Un but précis de régulation!

Surtout, rappelle Paul Delforge, les barrages, et plus particulièrement celui de la Gileppe (photo), n’ont pas été construits dans un souci de maîtrise des inondations , ni non plus de distribution d’eau potable, qui est aujourd’hui leur fonction essentielle, mais dans un souci de régulation du débit, afin d’assurer en été un niveau d’eau suffisant à la florissante industrie lainière verviétoise, établie le long de la Vesdre.

Plus tard, en l’une ou l’autre occasion, il a ensuite été constaté que le stockage de millions de mètres cubes permettait d’éviter ou d’atténuer l’impact d’inondations, mais ce n’était nullement le but premier des ouvrages d’art, insiste l’historien.

Autre élément à noter: des écologistes avant l’heure ont incriminé, au XIXeme siècle, l’assèchement des marais de l’Hertogenwald, qui ne jouaient plus ainsi leur rôle « d’éponge naturelle » et un procès sera même intenté à l’État belge par une commune de la vallée, après une inondation. En vain d’ailleurs…

Paul Delforge rappelle aussi qu’un système de pompage a permis de maîtriser les crues de la Meuse, après l’inondation historique de 1926, dont des bâtiments du centre de la Cité Ardente portent encore la trace. Rien de tel n’a été prévu pour la vallée de la Vesdre, et dans celle de l’Ourthe, comme nous l’avons noté, le projet de barrages écrêteurs n’a jamais été concrétisé. Trop cher estimait-on à l’époque. Le coût des indemnisations à assumer aujourd’hui forcera peut-être à revoir certaines positions…

Une écologie punitive n’aidera pas à venir à bout du réchauffement climatique


Les événements tragiques des dernières semaines, inondations catastrophiques et incendies de forêt qui se multiplient à travers le monde, ont donné un poids encore plus dramatique au rapport des experts du GIEC qui ont rappelé que les efforts actuels ne suffisent pas à enrayer le réchauffement climatique et que, quand bien même le feraient-ils, les effets du réchauffement actuel ne se dissiperaient pas du jour au lendemain.

Des efforts auraient effectivement dû être entrepris il y a une vingtaine d’années, notamment quand feu Jacques Chirac, en 2002, prononçait cette phrase maintes fois rappelée lors du IVeme Sommet de la Terre: « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »

« Chichi » avait le sens de la formule… mais on peut lui reprocher, à lui et aux dirigeants de l’époque, de s’être limité au constat.

Aujourd’hui, notamment sous l’impulsion des manifestations des jeunes pour le climat, la prise de conscience est beaucoup plus large, notamment au niveau des citoyens. Combien n’ont-ils pas investi dans une meilleure isolation de leur habitation, dans le choix d’appareils de chauffage moins gourmands, dans l’installation de panneaux photovoltaïques ou dans la préférence accordée aux boissons en bouteilles de verre plutôt qu’en bouteilles de plastique.

« Ne faites plus ceci, ne faites plus cela! »

Cela ne suffit évidemment pas, et la pression sur les citoyens lambda s’intensifie,

Une pression essentiellement négative : interdiction des voitures thermiques d’ici à 2035 et obligation d’acheter des voitures électriques bien plus chères, dont le caractère non-polluant est loin d’être démontré; promotion de la mobilité douce, comme si tout le monde pouvait se convertir au vélo (à nouveau électrique, tiens, tiens…) et comme si la pratique de la bicyclette aux Pays-Bas ou au Danemark, où aucune bosse ne bouche l’horizon, était tout aussi aisée au fond des Ardennes ou dans les rues les plus escarpées de certaines de nos cités.

D’autres gourous s’immiscent même dans la vie privée des personnes en exigeant une réduction de la consommation de viande (avec des contrôles aléatoires dans les cuisines particulières ?) voire la limitation du nombre d’enfants par famille, comme le professait Malthus jadis, ou comme l’a imposée la Chine communiste dans un passé récent.

Pareille écologie punitive n’a aucune chance de convaincre. Par ailleurs, cette pression sur les citoyen(ne)s qui vise à les rendre responsables principaux du réchauffement climatique est particulièrement inique.

Les plus gros pollueurs sont en effet industriels et étatiques, et à ce niveau-là, la pression, non des experts du GIEC, mais de ces multiples gourous de l’environnement, se fait de plus en plus discrète.

Réduire la navigation des super-tankers, bien plus polluants que la circulation automobile, et donc réduire drastiquement les échanges internationaux comme le suggèrent certains? D’accord mais en n’oubliant pas que certains de ces échanges permettent à des gens plus pauvres se survivre ? La lutte contre le réchauffement peut-elle s’accommoder d’une paupérisation croissante?

Renoncer à la voiture, fort bien, à condition d’organiser des transports en commun autrement efficaces et moins chers pour les usagers. Donc en leur consacrant des moyens, qu’il faudra bien trouver. Par des impôts dédicacés ? Il faudra alors bien expliquer les objectifs pour convaincre… comme cela n’a pas été fait pour l’augmentation du prix du gasoil chez nos voisins français. On n’a entendu personne, alors, défendre face à déferlante des gilets jaunes une mesure destinée à entrainer un changement de comportement. Une mesure punitive, à nouveau… On ne comprend par ailleurs pas pourquoi, par exemple, nos autorités n’ont pas déjà imposé une consigne sur les canettes en métal, et les petites bouteilles de plastique: cela épargnerait déjà de sérieux frais de ramassage et de dépollution.

Instaurer des taxes à l’entrée de l’Union Européenne pour les produits en provenance de pays qui ne respectent pas nos normes sociales et climatiques ? Pourquoi pas mais de telles taxes appliquées aveuglément ne frapperont-elles pas durement des pays pauvres, incapables sans aide de pays riches à enclencher le moteur de la lutte contre le réchauffement ?

Pour éteindre l’incendie qui consume notre maison commune, chacun doit apporter sa contribution, comme on le voit face aux inondations ou aux grands incendies meurtriers de forêts. Mais il appartient aux autorités d’organiser les services de lutte, les particuliers, eux, n’ont que leurs seaux ou leurs tuyaux d’arrosage pour tenter d’enrayer les flammes…

Le lobby électrique impose sa politique de mobilité au gouvernement bruxellois


Ainsi donc, après avoir émis les idées de l’instauration d’une redevance de circulation sur le territoire de la région-capitale, puis de l’achat de terres agricoles en Wallonie pour nourrir sa population urbaine, le gouvernement bruxellois a sorti un nouveau lapin de son chapeau en décidant, tout seul comme un grand, que les véhicules à moteur thermique ne pourraient plus circuler dans ses rues est avenues, à partir de 2030 pour ceux qui sont alimentés au moteur diesel, et dès 2035 pour ceux qui fonctionnent à l’essence.

L’objectif déclaré est d’améliorer la qualité de l’air dans la capitale, ce qui est un objectif louable en soi. Où la démarche devient cependant plus dérangeante, c’est par l’option exclusivement électrique qui est affichée par les excellences bruxelloises. Aucun véhicule hybride n’échappera ainsi au couperet. Pas plus que les véhicules circulant au CNG. Et encore moins ceux qui rouleront à l’hydrogène, puisque l’a priori adopté par le gouvernement Vervoort est celui que seuls les véhicules lourds type bus, pourront être mus par des moteurs à hydrogène. C’est exactement la thèse du lobby électrique, qui n’a jamais démontré pourquoi des moteurs faisant mouvoir des véhicules lourds ne pourraient pas être doublés de versions plus légères pour des véhicules moins pondéreux. D’habitude, on part pourtant du principe que qui peut le plus peut aussi le moins.

Déjà les réactions se multiplient, face à pareille politique punitive, dont tous les spécialistes s’accordent à dire qu’elle est la moins appropriée pour convaincre le bon peuple d’adopter des comportements plus compatibles avec les objectifs de réduction des gaz à effets de serre et par voie de conséquence du réchauffement climatique.

Ce qui est étrange, c’est que personne au gouvernement bruxellois, et notamment parmi les ministres écologistes, ne soulève, à cette occasion, les conditions inhumaines dans lesquelles les minerais rares nécessaires aux batterie électriques sont extraits, notamment en République Démocratique du Congo. Comme écrit récemment dans ce blog, les véhicules électriques ne sont pas verts, mais rouges du sang des travailleurs, et notamment des enfants, qui meurent chaque jour dans cette extraction.

Au risque de me répéter, la filière automobile électrique ne serait acceptable que si sa production passait par l’imposition de conditions de travail décentes et sécuritaires et surtout de salaires décents, à tous ces mineurs artisanaux. Le problème est que cela multiplierait par trois ou par quatre le prix de ces batteries électriques, et entraînerait encore à la hausse les prix déjà prohibitifs de ces véhicules prétendument écologiques. Il est beaucoup plus facile de protester, à juste titre, contre les atteintes aux droits des personnes LGBTI en Hongrie: cela ne demande aucun effort, même si la protestation restera largement vaine.

On passe bien entendu sous silence le fait que ces batteries sont impossibles à recycler, et que les minerais rares nécessaires à leur production seront rapidement éliminés: le lobby électrique ne s’embarrasse évidemment pas de telles considérations, pourvu que ses bénéfices soient maximisés à court et à moyen terme.

Autres problèmes soulevés par le bon peuple mais ignorés par celles et ceux qui le gouvernent: l’absence de bornes électriques pour le rechargement, et les problèmes inextricables que cela suscitera non seulement dans la capitale, mais, par exemple, sur les autoroutes des vacances, lorsque des vacanciers devront s’arrêter aux mêmes endroits pendant une, deux, ou trois heures, pour recharger les batteries épuisées de leur véhicule.

Et puis on n’évoque que pour mémoire le problème de l’approvisionnement en électricité, une fois que les centrales nucléaires auront fermé leurs portes et que la demande en électricité explosera massivement. La solution passera-t-elle par la multiplication de centrales au gaz? Il faudrait, il est vrai, les implanter en Flandre ou en Wallonie, et sans doute dira-t-on à Bruxelles que la purification de l’air dans la capitale exige bien une solidarité régionale. Mais l’effet sur le réchauffement climatique en sera d’autant réduit…

Un gisement d’emplois pour la Wallonie?

Les inquiétudes des nombreux navetteurs qui se rendent chaque jour dans la capitale sont également largement ignorées. Leur restera-t-il à s’adapter ou à renoncer à leur emploi? Le ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry, évoque à l’horizon 2035 un changement des modes de transport, et notamment un développement mirifique de l’offre ferroviaire et de transport en commun vers Bruxelles. Mais Philippe Henry a déjà un long passé de ministre écologistes derrière lui. Et on sait que certaines de ses promesses ne se sont jamais réalisées, voire se sont muées en fiasco, comme celles relatives aux certificats verts.

À l’inverse, les excellences bruxelloises, dont les initiatives impétueuses, prises sans concertation avec leurs homologues flamands, wallons, et germanophones, commencent à susciter l’agacement, pour ne pas dire plus, pourraient ainsi se tirer une balle dans le pied. Car nombre d’emplois de toutes ces navetteuses, et tous ces navetteurs qui partent chaque jour pour la capitale pourraient tout simplement être… rapatriés vers la Wallonie. Tant il est vrai que l’administration centralisée a fait son temps. Et que le télétravail imposé par la pandémie a démontré, si besoin en était, qu’une administration ou une entreprise établie à Verviers, La Louvière, Bastogne, ou Ciney, peut être tout aussi efficace qu’une entreprise ou une administration établie à Bruxelles.

Dans le cavalier seul adopté par Bruxelles, la Wallonie pourrait retrouver largement son compte. En réduisant drastiquement les déplacements quotidiens de dizaines de navetteurs. Et contribuant ainsi largement, sans leur imposer des dépenses pharamineuses, à la lutte contre le réchauffement climatique.

Dites «le» Covid et pas «la» Covid


D’accord, la pandémie actuelle de Covid-19 est… une belle saloperie, dont on espère se sortir au plus vite. Mais tant qu’à faire, autant appeler «le» Covid-19 par son nom, et pas «la» Covid-19, comme l’a déclaré de manière un peu précipitée l’Académie française, en se réclamant du mot anglais «disease», autrement dit «maladie», qui est féminin dans la langue de Shakespeare, a-t-elle expliqué.

Que l’Académie française se base sur l’anglais plutôt que sur l’usage pour déterminer le genre d’un mot est en soi assez bizarre. Mais en l’occurrence, comme elle l’a fait pour le wallon, qu’elle s’obstine à considérer comme un «dialecte du français» (cf. un article précédent de ce blog), l’Académie a péché par approximation. Car le nom scientifique du virus qui nous perturbe depuis plus d’un an est le SARS-CoV-2, acronyme anglais de Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2. Autrement dit, le «Coronavirus 2» (puisque le mot «virus» est masculin), qui provoque «un syndrome respiratoire aigu sévère». On se demande toujours où nos immortels sont allés y dénicher le mot «maladie»…

À côté de l’immense défi que représente la sortie de pandémie, cette réflexion prend des allures de débat sur le sexe des anges, j’en conviens bien.

Mais comme disait Albert Camus, «mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur d’autrui», et le malheur provoqué par la pandémie est suffisamment grand pour que les approximations de l’Académie n’y ajoutent pas de la confusion. Il est assez interpellant de voir des chaînes télévisées francophones parler régulièrement «du» Covid, pendant que d’autres chaînes télévisées, essentiellement françaises, s’accrochent à «la» Covid.

Comme toujours, l’usage se chargera de régler les choses, et l’Académie l’enregistrera avec retard. Après tout, à mes débuts dans la carrière journalistique, un vieil avocat qui plaidait devant un tribunal correctionnel des dossiers tout à fait communs d’accidents de la circulation, plaisantait en relevant qu’on parlait couramment d’«une automobile» alors que la logique aurait voulu qu’on parle «d’un automobile», puisque le mot «mobile» est masculin. L’Académie, heureusement, n’était pas là, intervenue pour imposer une règle. On lui souhaite avant tout de mettre son dictionnaire à jour, et de se rappeler que le wallon est une langue…

Le lobby électrique accentue sa pression


Le problème des voitures de société qui ressurgit à chaque élection, notamment sous l’angle fiscal, va prendre une nouvelle forme dès 2026: dans cinq ans, seuls les véhicules de société électriques à 100% bénéficieront d’une exonération intégrale. Pour les véhicules hybrides, la déductibilité ne sera plus que de 50%.

Mobilité réduite

Pour certain(e)s d’entre eux (elles) qui vivent à distance respectable de leur lieu de travail, pourrait ainsi poser de sérieux problèmes de mobilité, si l’autonomie des véhicules électriques ne s’étend pas sérieusement d’ici à cinq ans. Et puis on oublie qu’un certain nombre d’entreprises ne disposent que d’un nombre limité d’emplacements de parking, voire de pas d’emplacement du tout. Alors, les salarié(e)s devront-ils (elles) s’équiper à leurs frais? L’enfer est, on le sait, souvent pavé des meilleures intentions…

Une prétendue démarche écologique

Surtout, une nouvelle fois, cette décision à l’emporte-pièce relève une nouvelle fois d’une prétendue démarche écologique déjà rappelée plus d’une fois sur ce blog

Comment faire face à la hausse notoire de la consommation d’électricité que ce diktat entraînera? La question n’est évidemment pas abordée!

L’exploitation, dans des conditions inhumaines (travail des enfants, absence de normes de sécurité, inexistence de protection sociale) des mines de métaux rares appelés à épuisement rapide? Pudiquement évitée…

L’impossibilité actuelle de recycler les batteries de véhicules électriques usagés ou accidentés? Passée par pertes et profits, tout simplement!

Quand la politique passe les problèmes sous silence, ils ressurgissent tôt ou tard avec plus d’acuité. Et l’objectif de réduction des gaz à effets de serre d’ici à 20250 n’en apparaît que plus utopique.